Le pilier II du PMV a déjà bénéficié de 6,3 Mds de DH depuis le lancement du programme. Les explications de Mohamed El Guerrouj, DG de l'Agence de développement agricole. Finances News Hebdo : Quel est le principe du pilier II du PMV ? Mohamed El Guerrouj: Les projets du pilier II reposent sur une intervention directe de l'Etat et visent la relance de l'agriculture traditionnelle ou solidaire dans les régions et les zones fragiles (montagnes, oasis, plaines et plateaux de la zone semi-aride), qui regroupent la grande majorité des exploitations du pays. Ce pilier nécessite la mobilisation de 20 milliards de DH d'investissement sur dix ans. Les projets portent sur la reconversion des cultures pratiquées vers des cultures à plus haute valeur ajoutée, sur l'intensification des opérations pour améliorer la productivité des cultures et sur la diversification des productions en ciblant les produits de niche. Les princi-pales filières concernées sont l'olivier, le palmier dattier, l'amandier, le lait et les viandes rouges. F.N.H. : Comment évolue le PMV dans le cadre de l'agriculture soli-daire ? M. E. G. : Entre 2010 et 2014, c'est une moyenne de plus de 90 projets ayant touché plus de 140.000 bénéficiaires par an qui ont été initiés. Une dynamique qui a permis d'atteindre, à l'heure actuelle, une enveloppe budgétaire de 6,3 Mds de DH. Le taux de 84% de la population ciblée a été atteint : tel est le résultat de la stratégie du Plan Maroc Vert (PMV) dans le cadre du pilier II. Le nombre de projets développés dans le cadre de l'agriculture solidaire est en perpétuelle croissance. Le nombre de bénéficiaires ciblés par les 492 projets lancés depuis 2010, avoisine les 720.000 et les superficies concernées dépassent les 733.000 hec-tares. Une trentaine de projets ont déjà été menés à terme. Cela représente près de 18.000 fellahs qui exploitent près de 79.000 hectares grâce à un investisse-ment d'environ 500 MDH. F.N.H. : Etes-vous satisfait de l'accompagnement des autres acteurs comme le ministère de l'Intérieur, les collectivités locales, le ministère de l'Equipement... ? M. E. G. : Effectivement, il y a un travail de proximité. Des comités techniques sont créés regroupant plusieurs dépar-tements ou acteurs qui examinent les projets dès le départ. Ils font le suivi de la stratégie du ministère de l'Agriculture au niveau local. Tout le programme se fait en concertation avec l'ensemble des intervenants qui sont tous impliqués pour réussir les projets. Si un problème surgit, on essaie de le résoudre. F.N.H. : Y a-t-il des filières où les réalisations avancent moins vite que les autres ? M. E. G. : Dans toutes les filières, nous avons respecté nos engagements. Certes, le rythme de réalisation diffère d'une filière à une autre et d'une région à une autre, mais dans l'ensemble, nous sommes conformes à nos objectifs. Par ailleurs, nous avons constaté que cer-taines filières sont sollicitées dans des régions qui n'ont pas été prévues par le programme.