Le cumul des investissements mobilisés dans le cadre du programme a atteint 10,3 Mds de DH. L'enveloppe budgétaire allouée aux investissements programmés en 2013 est de 1,62 Md de DH. Le PMV est confronté à certaines problématiques majeures, notamment celles du foncier. Le programme de réalisation du Plan Maroc Vert (PMV) avance à grands pas. A l'image d'une année pluvieuse qui promet de bonnes récoltes, le PMV passe à la vitesse supérieure pour consolider la nouvelle vision dédiée à l'agriculture marocaine. Outre le renforcement de l'équipement et des outils de production, le plan vise également la modernisation des exploitations traditionnelles. Quatre ans après son lancement, 58% des projets programmés dans le cadre de la vision dédiée au secteur à l'horizon 2020 ont été réalisés. Ce qui représente un investissement mobilisé de 10,3 milliards de DH. Les projets ont concerné des superficies de 611.000 ha et 471.000 personnes. L'enveloppe budgétaire allouée aux investissements programmés en 2013 est de 1,62 Md de DH. Ce sont au total 112 projets qui concernent différentes filières agricoles. Ils devraient profiter à 30.000 personnes dans le milieu rural. Des sources du ministère de l'Agriculture indiquent que 319 projets sont en cours de réalisation, portant notamment sur l'agriculture solidaire, véritable pilier du PMV. L'objectif est de remplacer des cultures à faible valeur ajoutée, comme la céréaliculture qui nécessite de grandes exploitations ou un système extensif de production, par un système intensif ou de niche. 80% des fellahs marocains disposent de parcelles de terres de moins de 5 hectares qui sont le plus souvent destinées à la culture du blé ou des légumineuses. Le rendement est par conséquent assez faible. Il n'assure que la subsistance et n'incite pas à l'investissement. Les formules de reconversion proposées par le PMV préconisent l'option des cultures de terroirs ou l'arboriculture, notamment l'olivier. Ces filières sont parfaitement adaptées au climat semi-aride et méditerranéen du Maroc, et sont plus productives, plus créatrices d'emplois du fait de leur impact sur les autres activités agroalimentaires ou agro-industrielles et possèdent un potentiel important à l'exportation. Toujours au niveau de l'agriculture solidaire, le PMV donne une importance au système d'agrégation qui est le cœur du pilier. Il a pour objectif essentiel de pallier la problématique de l'exiguïté des exploitations et d'assurer l'intégration entre l'amont agricole productif et l'aval commercial et industriel. C'est une approche win-win qui assure au premier une stabilité du revenu, et au second, un approvisionnement conséquent et de bonne qualité. Les projets d'agrégation ont concerné pratiquement toutes les régions et toutes les filières. Le foncier de plus en plus rare Mais la réalisation du PMV est confrontée à différentes problématiques, notamment celle du système foncier devenu archaïque puisqu'il est régi par un Dahir datant de 1913. A côté de cela, le morcellement et l'urbanisation sont les pires ennemis des terres agricoles. Chaque année, près de 20.000 ha sont grignotés du monde rural pour assurer l'extension des villes. Certains spéculateurs n'hésitent pas à s'offrir des parcelles dans les zones passibles d'intégrer le périmètre urbain. Dans un premier temps, le phénomène a touché les grandes villes. Mais avec la bulle foncière de ces dernières années et la demande confirmée des résidences secondaires, même les petits patelins les plus éloignés sont impactés. Ces terres ne deviennent ni agricoles ni urbaines. Le morcellement sous l'effet de l'héritage ou des ventes successives a donné naissance à des parcelles inexploitables.