Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l'Eau, tire la sonnette sur la surexploitation des nappes phréatiques. La gestion et la préservation des ressources hydriques occupent une place importante dans la nouvelle stratégie nationale de l'eau. L'Hydretain, nouvelle technologie conçue pour réduire de 50% la consommation d'eau, débarque au Maroc. La surexploitation des nappes phréatiques inquiète sérieusement les autorités marocaines. C'est ce qui ressort de l'intervention de Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l'Eau, lors de la tenue à Skhirat de l'atelier national sur la gestion des eaux souterraines. La ministre a tiré la sonnette sur cette situation qui devient de plus en plus critique. En effet, le constat est alarmant puisque le volume surexploité des ressources en eaux souterraines est de l'ordre de 1 milliard de m3 par an. Cette consommation provoque une baisse quasi généralisée des niveaux piézométriques dans les principales nappes du pays ainsi que la réduction des débits, voire l'assèchement des sources. L'enjeu est de taille, vu le rôle déterminant que jouent ces ressources dans le développement économique et social du pays. «Elles assurent ainsi la quasi-totalité des besoins en eau des populations rurales, en irriguant près de 40% de la superficie totale irriguée», précise Charafat Afilal. Un avis partagé par Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, également présent à cette rencontre, qui a rappelé les enjeux socioéconomiques majeurs des eaux souterraines pour l'eau potable, le développement agricole de nombreuses régions ainsi que celui des activités industrielles et touristiques. Les deux ministres se sont accordés sur l'impératif de mettre en place une politique forte de gestion des ressources en eau, basée sur une bonne gouvernance. A ce propos, la ministre déléguée chargée de l'Eau a assuré que la gestion et la préservation de ces ressources stratégiques occupent une place importante dans la nouvelle stratégie nationale en la matière. L'objectif étant le rétablissement d'un équilibre durable des eaux souterraines, qui passe impérativement par l'amélioration de la connaissance et une évaluation réaliste des ressources renouvelables, la recherche des possibilités d'augmentation de la recharge naturelle des aquifères techniquement et économiquement faisables, ainsi que la réduction des prélèvements dans les nappes d'eau souterraines surexploitées. Les nouvelles technologies pour économiser l'eau La réduction de la consommation d'eau est devenue une préoccupation universelle. A l'évidence, le changement climatique aggravera davantage notre environnement dans les années à venir, d'où la nécessité d'utiliser raisonnablement l'eau. Plusieurs solutions sont proposées pour remédier au gaspillage de l'eau et qui permettent non seulement de préserver cette source, qui se fait de plus en plus rare, mais aussi de réduire la facture. L'Hydretain est l'une des technologies qui permet de réduire de 50% la consommation d'eau. Ce produit qui a fait ses preuves aux Etats-Unis depuis 15 ans, a récemment débarqué au Maroc. Commercialisée par Soyazid Agri, filière de la société Soyazid, cette technologie de pointe optimise l'absorption de l'eau provenant de l'arrosage ou de la pluie. D'après Zineb El Omari, Directrice générale de la société «cette technologie est une réponse efficace aux défis climatiques que nous rencontrons au Maroc et au challenge d'optimisation des ressources hydrauliques posé par le plan Maroc vert». Utilisé dans les exploitations agricoles, golfs, terrains gazonnés, jardins domestiques ainsi que dans les cultures sous serre, Hydretain capture, grâce aux agents actifs, les molécules d'eau libres se trouvant dans le sol ou dans l'atmosphère favorisant leur condensation afin qu'elles soient facilement absorbées, ce qui permet au sol d'utiliser plus longtemps l'eau de l'arrosage et/ou de la pluie. Selon Zineb El Omari, des tests ont été réalisés par la société Soyazid, en partenariat avec le Domaine Royal Douiet de Fès, pour démontrer l'efficacité de ce produit biodégradable qui favorise une application sans danger pour les nappes phréatiques. Et d'ajouter que «les premiers résultats sont très concluants et ont démontré une réduction de la consommation d'eau de 50%».