La Fondation marocaine pour l'Education financière, qui a pu financer deux programmes à hauteur de 10 millions de dirhams, vient de réaliser un important saut qualitatif en signant de nouvelles conventions de partenariats qui lui permettront de gagner en efficacité et en efficience. Le deuxième conseil d'administration de la Fondation marocaine pour l'éducation financière, tenu le 18 mars 2014 à Rabat, a brillé par son caractère inédit. Et pour cause, il était aussi question de signer des conventions de partenariats avec des ministères (Education nationale, Enseignement supérieur, Artisanat) et bien d'autres entités publiques. «Il s'agit de fédérer les actions des différentes institutions à travers la signature de conventions pour réussir ce chantier de longue haleine», martèle Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM). Celui-ci estime que l'éduction financière n'est rien d'autre que l'inclusion financière. Sur le plan international, le G20, l'OCDE et la communauté internationale accordent une attention singulière à toutes les politiques publiques faisant de l'éducation financière leur cheval de bataille. Cet engouement international tient particulièrement au fait qu'inculquer l'éduction financière aux jeunes générations serait un instrument efficient de lutte contre l'exclusion et la pauvreté touchant une frange de la population marocaine. C'est sur cette base que la fondation de l'éducation financière, boostée par le volontarisme de la Banque centrale agit. D'ores et déjà, un programme 2014-2015 a été ficelé. Ce dernier s'attèlera à cibler les populations (bénéficiaires des formations), ce qui permettra d'agir efficacement au niveau des instruments pédagogiques. Il est aussi question de se pencher sur la formation des formateurs et de mettre en place des éléments d'évaluation qui serviront de baromètre pour aider à rectifier le tir en cas de dysfonctionnement. «L'initiative de la signature des conventions est plus que louable car il s'agit de générer des formations aux techniques bancaires au niveau de l'université, ce qu'on attendait depuis longtemps de la part des établissements bancaires», nous confie Lahcen Douadi, ministre de l'Enseignement supérieur. Si l'éduction financière est par essence un programme de long terme, sa mise en œuvre suppose à l'évidence des moyens financiers. Un programme cofinancé Le Wali de BAM a tenu à lever toute ambiguïté au sujet du financement du programme d'éducation financière. Dans le détail, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) s'est engagé financièrement à verser sa contribution. Il en est de même pour la Banque centrale, la Bourse de Casablanca et l'Organisme chargé du contrôle des marchés financiers et bien d'autres entités. Sur le plan international, des organismes apporteront aussi leur concours, selon Abdellatif Jouahri. Pour l'exercice précédent, le programme d'éduction financière avait bénéficié d'une enveloppe budgétaire de 5 millions de dirhams. La même somme a été reconstituée cette année (2014), ce qui fait un total de 10 millions de dirhams. Toutefois, force est de constater que cette manne reste modeste au regard des défis mais l'appui d'autres organismes comme celui de la CGEM devra permettre de renflouer l'enveloppe budgétaire. Outre cet aspect purement financier, faut-il rappeler que le secteur privé est un élément cardinal dans la stratégie de l'éducation financière. En cela, les entreprises seront invitées à ouvrir leurs portes aux populations ciblées par le programme en offrant des opportunités de stage. Par ailleurs, le bilan de la fondation montre que des journées financières ont été organisées pour les jeunes et les enfants depuis 2012. Cette année avait regroupé près de 30.000 participants. Plus encourageant encore, ce chiffre a été doublé en 2013 pour atteindre 60.000 participants et 80.000 en 2014. Cet afflux témoigne clairement de l'intérêt accordé aux programmes inhérents à l'éducation financière au Maroc.