En partenariat avec le secteur privé, le ministère de l'Environnement vient de créer la première filière verte, à savoir la gestion des batteries usagées. Cette filière est aussi la première pierre de concrétisation du Plan directeur national des déchets dangereux, conformément à l'article 9 de la loi 28-00. La mise en œuvre effective de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable se concrétise. En effet, le ministère délégué chargé de l'Environnement en partenariat avec le ministère délégué chargé des Petites entreprises et de l'Intégration du secteur informel et le groupement des producteurs de batteries, vient de conclure un partenariat pour le développement de la filière de valorisation des batteries usées. C'est le premier jalon de la mise en place des filières vertes et le développement de la croissance verte au Maroc. «L'objectif aujourd'hui est de faire de la croissance verte un facteur de compétitivité et une opportunité de développement», souligne Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l'Environnement, lors de la cérémonie de signature du partenariat. Et d'ajouter que «cette démarche est aussi un signal fort de l'intégration de la croissance verte dans notre pays». L'enjeu de cette première filière verte est de taille, étant donné la pollution environnementale engendrée par plus de 670.000 batteries usées produites chaque année, soit 10.050 tonnes. Un chiffre amené à croître sachant que le parc automobile, estimé à 3 millions d'unités à fin 2013, tous véhicules confondus, est en croissance continue. D'autant plus que la gestion des déchets engendrés par ce secteur, à savoir les pièces de rechange (batteries, filtres, pneus, huiles usagées...) est monopolisée par le secteur de l'informel. Un manque à gagner estimé à 52 MDH que Hakima El Haité ne compte plus laisser échapper. «Nous envisageons d'intégrer le secteur de l'informel dans le circuit de collecte et de traçabilité des batteries usées», confirme-t-elle. Désormais, les batteries usagées seront ramassées par des collecteurs autorisés dans un découpage régional validé par les partenaires de la filière. Elles seront par la suite regroupées, traitées et valorisées dans des installations adéquates autorisées. A cet effet, les trois producteurs nationaux de batteries (Almabat, Tecna et Afrique Cables) vont investir 70 MDH pour la construction d'une usine de valorisation. Les recettes de la collecte des batteries usées (80 DH/batterie) vont participer à hauteur de 30 DH par batterie à l'alimentation du Fonds national pour la protection et la mise en valeur de l'environnement et de 22 DH pour couvrir l'ensemble des charges de la filière. Dans un premier temps, le ministère de l'Environnement et ses partenaires se sont fixés comme objectif de collecter et de traiter 6.000 tonnes de déchets, soit 60% des batteries usagées générées annuellement au niveau national. Un objectif réalisable puisque désormais pour tout achat d'une batterie neuve, l'acquéreur est tenu de ramener la batterie usagée sous peine de payer une consigne de 150 DH. Un acte citoyen qui permettra à tous les Marocains de contribuer à la protection de l'environnement et à mieux valoriser nos déchets, selon El Haité. La création de cette filière suppose la mise en place de la première pierre de concrétisation du Plan directeur national des déchets dangereux, conformément à l'article 9 de la loi 28-00. Hakima El Haité a souligné que ce n'est qu'un début et que d'autres filières vertes verront le jour au cours de cette année.