Pour sacrifier à un euphémisme, c'est en VRP du Maroc que Sa Majesté le Roi Mohammed VI effectue la nouvelle tournée africaine au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée-Conakry et au Gabon. Quatre pays subsahariens qui comptent parmi les proches du Maroc, aux plans historique, politique, économique et humain. Ala tête d'une importante délégation comprenant outre ses conseillers, des opérateurs des secteurs public et privé et plusieurs personnalités civiles et militaires, le Roi n'a pas dérogé à l'une de ses traditions préférées : plonger dans les bains de foule de cette Afrique chaleureuse qui, d'une capitale à l'autre, continue de lui réserver un accueil des plus chaleureux. On avait écrit autrefois «Mohammed VI l'Africain», quand, accédant quelques mois à peine au Trône, il entreprit un voyage pour la première fois en tant que Roi dans ce continent qui a eu sa prédilection depuis toujours et depuis qu'il était encore Prince Héritier. Si la tournée actuelle a pris une dimension différente, forte en symboles et haute en couleurs, c'est à coup sûr parce que le Souverain s'y est investi et qu'il a pris les devants d'une diplomatie aux objectifs inédits. Autrement dit, il a mis en corrélation évidente le rapprochement politique avec l'Afrique et le partenariat économique qui lui sert de pilier. On en a mesuré la dimension à chaque étape de ce périple qui aura pris près de vingt jours, sous des cieux différents, certes, mais dans l'ambiance d'une inaltérable fraternité renouvelée. On ne dira jamais assez, et le nombre de ses visites dans le continent en témoigne, à quel point SM Mohammed VI reste attaché à l'Afrique, à ses peuples, à leurs cultures et son souci d'ancrer leur développement dans un modèle de partenariat diversifié et multidimensionnel. Des dizaines d'accords ont été signés, des partenariats stratégiques finalisés, et des perspectives ouvertes. A chaque étape, les jalons nouveaux ont été jetés, les bases existantes et les projets communs consolidés, ouvrant un champ inédit d'une coopération Sud-Sud aux accents nouveaux et à la portée immense. Le Maroc apporte son soutien fraternel en divers domaines, dans le cadre d'une vision qui recouvre quasiment tous les secteurs de développement : la coopération technique au sens large du terme, la coopération scientifique, la formation, la santé, l'agriculture, la pêche, le domaine culturel et religieux, les nouvelles technologies et les grands secteurs de la finance, de la téléphonie, de l'assurance et du bâtiment. Sans oublier la coopération militaire qui, au Mali notamment, prendra une place décisive. Vaste spectre, interpénétration qui confine à une consubstantialité sur fond d'une identité commune, où l'histoire, la culture et l'Islam se conjuguent. Les entreprises marocaines mettront à profit désormais cette ouverture spectaculaire que le Souverain opère à leur bénéfice, les plaçant parmi les premières dans le monde quasiment pour renforcer et développer leurs activités dans un continent, considéré de plus en plus comme le «relais de croissance des prochaines années», là où la concurrence parfois déloyale sort ses griffes, là aussi où la course pour les marchés se fera rude. Dans ce cadre, il convient de souligner que les entreprises marocaines sont d'autant plus privilégiées qu'elles ont désormais un terrain balisé, elles y investiront à tours de bras et partant, mettront en place d'ores et déjà les instruments nécessaires de coopération qui leur éviteront d'être confrontées aux démarches lourdes et bureaucratiques afférentes aux marchés nouveaux... Le témoignage de Alpha Condé, président de la République de Guinée-Conakry, soulignant sa volonté de faire de la Guinée «le premier partenaire du Maroc au Sud du Sahara n'est pas seulement éloquent, il a cette vertu de nous en dire long sur la volonté des dirigeants africains de souder ou ressouder encore plus leurs relations avec le Maroc qui avait, un certain novembre 1984 à Addis-Abeba été forcé à quitter l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), devenue Union africaine, et vidée de sa substance. Non seulement le Maroc n'a pas été isolé, mais - anéantissant les funestes desseins de ses sempiternels adversaires - il s'est construit depuis quinze ans maintenant un modèle de partenariat, creusant le sillon d'un partenariat à long terme. Partout, la même revendication, légitimée par l'histoire et une relation humaine pérennisée, revient comme une antienne : renforcer les investissements marocains dans chaque pays. Marquée au sceau d'une irréversible fraternité, la tournée africaine de SM le Roi illustre une irréversible dimension symbolique parce que le Souverain du Maroc incarne la continuité d'une relation sécularisée avec certains pays, et en tout état de cause légitimée par l'histoire et un partage des mêmes valeurs, sorte de droit de mémoire et devoir de partage... Le Roi du Maroc, dont une nouvelle avenue portera désormais le nom à la fois à Bamako et à Abidjan, inaugure avec cette tournée dans quatre Etats africains une diplomatie de solidarité et de partage. On en mesure d'ores et déjà la portée et le succès qui constituent, à dire vrai, une percée...