Les choses sérieuses ont commencé. Les résultats au titre de l'exercice 2013 commencent à perler petit à petit. Difficile, à ce stade, de dire si le cru 2013 sera de bonne facture. Au moment où nous mettions sous presse, seul l'opérateur de télécommunications Maroc Telecom avait présenté des performances en retrait (voir pages 10 et 11), avec notamment un chiffre d'affaires qui s'effrite de 4,3% à 28,5 Mds de DH et un résultat net part du groupe en recul de 17,4% à 5,5 Mds de DH, lequel, il faut le préciser, a été fortement grevé par une charge nette de 1 Md de DH consécutive au règlement d'un litige fiscal. De son côté, Lesieur Cristal annonçait un chiffre d'affaires de 4,12 Mds de DH, en très légère hausse de 0,4% par rapport à 2012, pendant que Lydec se fendait d'un communiqué avec des chiffres plus que «potables» (voir page 14). Le délégataire a réalisé un chiffre d'affaires de 6,35 Mds de dirhams qui s'est ainsi amélioré de 5,4% en 2013. Et le résultat net s'est établi à 296 MDH, en hausse de 7,9%, bénéficiant d'un résultat non courant positif de 49 MDH. Dans le domaine bancaire, seul le Groupe Banque Centrale Populaire a pour l'instant henni (voir page 12). Et il faut croire que la grande chevauchée de la banque du cheval dans les prés africains lui a été bénéfique à tout point de vue. Son PNB consolidé s'est en effet bonifié de 14,6%, dopé par la contribution significative de la filiale africaine, le Groupe Atlantique Banque. Le résultat net part du groupe, pour sa part, s'est établi à près de 2 Mds de DH, en hausse de 4%. Mais si les investisseurs attendent logiquement, avec impatience, de découvrir les résultats annuels, ce sont pourtant les performances des établissements bancaires qui monopolisent davantage l'attention. Simplement parce que, pendant un moment, il nous est donné de mettre en orbite, de manière amusante, la rivalité entre les trois grands acteurs du microcosme bancaire : Le Groupe BCP, le Groupe Attijariwafa bank et le Groupe BMCE Bank. Grands en ce qu'ils dominent le marché national, grands aussi parce qu'ils ont réussi à avoir un ancrage local fort tout en relevant le défi de la croissance externe, à travers une présence soutenue et remarquée en Afrique subsaharienne. L'Afrique, c'est leur nouveau terrain jeu... qui leur rapporte d'ailleurs beaucoup, même s'ils y ont développé des business models différents. En ce que la BCP, AWB et BMCE Bank sont des banques rivales autant au Maroc qu'en Afrique subsaharienne, elles ont aujourd'hui en partage un vocabulaire commun : à chacune de leur sortie, les argumentaires «banque innovante», «banque pionnière» et/ou «banque leader» sont rigoureusement servis. On ne peut y échapper. Raison pour laquelle elles s'épient de loin, comparent discrètement leurs indicateurs de performance et n'hésitent pas à sortir les griffes pour se disputer de nouveaux clients (c'est le cas actuellement avec l'amnistie fiscale)... Pour finir par se faire des accolades lorsqu'elles se retrouvent au sein du Groupement professionnel des banques du Maroc (sic).