L'une des raisons d'être optimiste quant à la réalisation des objectifs dans les délais, est que le Souverain suit personnellement le grand chantier du projet stratégique relatif aux énergies renouvelables. Par M. Diao
Plusieurs éléments factuels attestent de l'engagement du Maroc pour la construction d'une économie décarbonée. L'organisation de la COP22, l'établissement d'un arsenal juridique adapté, la mise en place de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), le foisonnement des infrastructures dédiées à la production d'énergies renouvelables, et surtout l'objectif fixé de porter la part des énergies renouvelables à au moins 52% du mix énergétique à l'horizon 2030, sont autant de composantes tangibles. Ceci étant rappelé, il est pertinent de s'interroger sur les chances du Royaume d'atteindre l'objectif précité, qui est pour le moins ambitieux. Pour avoir un ordre de grandeur et mesurer le chemin parcouru par le Maroc, il convient de noter qu'en 2018, les énergies renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque, biomasse et hydroélectricité) ont produit 219 TWh d'électricité en Allemagne. Celles-ci ont représenté près de 40,4% de la production électrique allemande. A fin 2019, le système électrique national a disposé de centrales renouvelables d'une capacité installée de 3.700 MW, dont 1.220 MW en éolien, 710 MW en solaire et 1.770 MW en hydraulique, ce qui représente 35% de la capacité totale installée. Cette comparaison met en évidence les multiples efforts déployés par le Royaume qui dispose d'un préjugé favorable pour l'atteinte de ses ambitions énergétiques d'ici 2030. L'une des raisons, et non des moindres, d'être optimiste quant à la réalisation des objectifs dans les délais, est que le Souverain suit personnellement le grand chantier du projet stratégique relatif aux énergies renouvelables. Pour rappel, en octobre 2020, le Roi a présidé une séance de travail dédiée à la stratégie des énergies renouvelables. La rencontre, qui a enregistré la participation des principaux responsables impliqués dans ce chantier gigantesque, a permis au Souverain de relever un certain nombre de retards pris dans l'exécution et, surtout, d'attirer l'attention sur la nécessité de faire aboutir les projets dans les délais impartis. Des éléments rassurants Il est légitime de craindre que la crise liée à la Covid-19, qui a secoué pratiquement tous les secteurs à l'exception d'une poignée de branches, ne constitue un ralentisseur de l'exécution des projets permettant au Maroc de réaliser ses ambitions énergétiques d'ici 2030. Or, les réponses obtenues auprès de Masen sont plutôt rassurantes. En effet, la production électrique renouvelable n'a pas été impactée par la crise liée au coronavirus. De plus, le groupe chargé de piloter les énergies renouvelables au Maroc n'a pas manqué rappeler l'adjudication de Noor Midelt I (800 MW), première centrale solaire hybride (PV et CSP) annoncée mondialement, ainsi que le Programme Noor PV II dont l'appel à projets a été lancé en janvier 2021, et qui offre aux développeurs privés plusieurs sites à haut potentiel identifiés par Masen. Pour rappel, le Programme sera développé en plusieurs phases en vue d'atteindre une puissance installée de 750 MW de projets PV, dont une partie sera réalisée dans le cadre de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables. Notons également que le Programme éolien intégré de 850 MW constitue une composante importante pour l'atteinte de l'objectif de 52% de la puissance électrique installée à base d'énergie renouvelable à l'horizon 2030. L'ONEE a annoncé en décembre 2020 que la signature des contrats du parc éolien d'Essaouira permet de réaliser 80% des objectifs de l'ambitieux Programme éolien.
Un faisceau d'indicateurs positifs Le pari du Royaume qui œuvre en faveur de l'accélération de l'utilisation des énergies renouvelables semble être gagnant au regard d'un faisceau d'indicateurs. Les innovations afférentes aux énergies renouvelables de plus en plus utilisées ont favorisé la compétitivité du secteur. A titre illustratif, entre 2010 et 2019, le LCOE (coût actualisé de l'énergie) de la technologie photovoltaïque (PV) a connu une baisse de 82%. Cela démontre d'une compétitivité accrue.