La capitale du Maroc accueillera la première édition de la «Conférence de Rabat pour le développement durable» les 13 et 14 novembre 2013. Plusieurs experts nationaux et internationaux dans le domaine ont confirmé leur participation à cet événement. Albert Mallet, président de cet événement et président du Forum de Paris, ambitionne de transformer Rabat en une plate-forme d'échange et de partage du développement durable à l'échelle mondiale. Finances News Hebdo : Aujourd'hui, vous vous apprêtez à fonder un nouveau rendez-vous autour d'un sujet d'actualité qui est le développement durable. Tout d'abord, comment vous est venue l'idée d'organiser «La Conférence de Rabat pour le développement durable ? Albert Mallet : Après la réussite du Forum de Paris de Casablanca qui s'inscrit dans la continuité et qui est devenu le rendez-vous économique par excellence, nous avons décidé d'installer un nouveau rendez-vous relatif au développement durable à Rabat avec la participation des pays du pourtour méditerranéen, des pays européens et africains et qui sera animé par des experts nationaux et internationaux en la matière. L'objectif de ce Forum est que les experts qui y participent puissent transmettre et partager, de la manière la plus simple, leur expérience et leur savoir-faire afin de promouvoir la réflexion, la recherche, l'innovation et l'engagement en faveur du développement durable. C'est le meilleur moyen pour sensibiliser les gens à cette problématique très critique, aujourd'hui, au Maroc. Il est impératif que les Marocains changent leurs habitudes de consommation et fassent plus attention à l'environnement. Il y a un grand travail éducatif à faire à tous les niveaux. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a plusieurs piliers de développement durable, à savoir le développement humain, économique et culturel. L'idée est de créer un espace de dialogue euro-méditerannéen et donner ainsi à cet aspect une dimension plus forte. Donc, pour cette première édition, nous avons scellé un partenariat avec l'Union pour la Méditerranée, la CGEM et la ville de Rabat. F. N. H. : On remarque que, dernièrement, le respect de l'environnement et le développement durable reviennent de plus en plus sur la scène. Est-ce un effet de mode, comme le définissent certains, qui vous a poussé à organiser cet événement ? A. M. : J'ai toujours été interpellé par l'aspect environnemental et le développement durable. Moi, je ne suis pas dans la mode mais dans l'inquiétude, puisque nous sommes de plus en plus dans un monde de rareté aussi bien de l'eau que des ressources naturelles... Nous n'avons jamais été prétentieux ni pour le forum de Paris ni pour cette conférence. Nous sommes conscients qu'il y a au Maroc des gens qui font un travail colossal dans ce domaine et ce, à travers des projets qui engagent le Maroc dans des perspectives exceptionnelles, notamment dans le solaire, l'éolien... Des responsables qui sont tous les jours là pour trouver des réponses intelligentes par rapport aux questions du développement durable. F. N. H. : Quels vont être les moments phares de ce rendez-vous ? A. M. : L'un des moments phares de la Conférence de Rabat va être une grande rencontre «l'Assemblée» qui verra la participation de jeunes étudiants issus des écoles d'ingénieur, d'architecte... L'idée est venue du fait que la question qui préoccupe le plus les jeunes est de trouver du travail. Donc, lors de cette rencontre, il y aura des intervenants qui vont parler de perspectives de débouchés économiques dans le domaine des métiers verts. Je suis persuadé qu'il y a une niche où les jeunes peuvent se spécialiser. Dans ce sillage, la Fondation Alliance pour le développement durable, dont je suis le vice-président, est en phase de construire un centre de formation exclusivement dédié aux métiers du développement durable. Aujourd'hui, de plus en plus d'entreprises se préoccupent de cet aspect et cherchent à recruter des compétences dans le domaine pour l'économie d'énergie, des matières premières... F. N. H. : Parlez nous de l'Association marocaine «Conférence de Rabat pour le développement durable» que vous avez créée à l'occasion... A. M. : La création de cette association est venue directement après l'initiation de l'organisation de la Conférence de Rabat. C'est une association marocaine de droit juridique marocain constituée de 4 membres, moi-même en qualité de président, Ahmed Barroudi et Saïd Mouline en tant que vice-présidents et Yasmine Bouzid en tant que secrétaire générale. F. N. H. : Quelles sont les personnalités nationales et internationales qui ont confirmé leur participation à cet événement ? A. M. : Sur le plan marocain, il y a Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, Ahmed Baroudi, Directeur général de la Société d'investissements énergétiques au Maroc (SIEM) et Saïd Mouline, Directeur général de l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, Omar Balafrej, Directeur général du Technopark de Casablanca... Sur le plan international, nous attendons Philippe Madec, un architecte et spécialiste dans la construction durable, le professeur espagnol Juan Martinez Alier, Michèle Pappalardo, magistrat à la Cour des comptes et ancienne présidente de l'Ademe, l'équivalent de l'ADEREE, en plus d'experts dans le domaine. F. N. H. : Le Maroc a certes accompli d'énormes avancées en matière de développement durable, d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique par le renforcement de la réglementation, le lancement de chantiers d'envergure... D'après vous, est-ce que cet engagement se répercute sur le terrain ? A. M. : Pas tout de suite. Les résultats de plusieurs chantiers ne seront visibles qu'à moyen et long termes. Ce qu'il faut par contre signaler, c'est le travail que les ONG et les associations accomplissent dans ce domaine. Avec des budgets dérisoires, elles arrivent à monter des projets remarquables dans les zones rurales d'une valeur inestimable, notamment dans les écoles. Ce type d'initiatives mérite d'être encadré. F. N. H. : Qu'attendez-vous de cette conférence, outre la sensibilisation aux thématiques de l'environnement et du développement durable ? A. M. : Mon ambition est que la capitale du Maroc, Rabat, ville verte, développe un grand rendez-vous national et international, africain pour débattre des sujets du développement durable.