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«Grâce à l'IA, le secteur financier pourra améliorer sa gestion des risques»
Publié dans Finances news le 22 - 09 - 2020

◆ Au Maroc, l'exploitation de cette technologie pourrait créer de nombreuses opportunités, notamment dans les secteurs financier ou encore journalistique.
◆ Badr Boussabat, expert en IA, conférencier et économiste, nous apporte un éclairage détaillé.

Propos recueillis par K. A

Finances News Hebdo : «L'intelligence artificielle, notre meilleur espoir» : votre dernier ouvrage est numéro 1 des ventes actuellement sur Amazon France. Parleznous en brièvement.
Badr Boussabat : Ce livre est un essai positif et non alarmiste dont le but est de proposer un projet de société inclusif par l'utilisation de l'intelligence artificielle dans tous les secteurs, jusque dans les hautes sphères publiques. En effet, soucieux des inégalités socioéconomiques, je conclus mon livre sur l'élaboration d'une Charte universelle de l'IA, dont les caractéristiques sont inclusives et rawlsiennes. Contrairement à des idées reçues, l'IA permettra de réduire les inégalités à travers la société. Si les conditions que j'avance sont respectées. Dans ce livre, je lance également quelques chantiers de réflexion sur ce que devra être le futur de la finance avec l'intelligence artificielle. Chapitre essentiel pour avancer vers un système plus durable et inclusif.

F.N.H. : L'IA a bouleversé plusieurs domaines, allant jusqu'au journalisme. Une IA a même réussi à rédiger la semaine dernière un éditorial chez «The Guardian». Comment expliquez-vous cela ? Est-ce une menace ou bien une opportunité à saisir pour le monde de la presse ?
B. B. : Je ne pense pas que cela soit une menace pour les journalistes actuellement. Cette IA, qui utilise le GPT-3, et même si étant une technologie prometteuse, doit être considérée comme un outil d'écriture pour les journalistes. En effet, cette IA ne peut créer une substance informationnelle nouvelle par elle-même. Elle aura toujours besoin d'un journaliste pour le faire. Cela démontre de nouveau l'importance de la prise de décision de l'être humain qui reste capital et qui devra le rester à travers le développement de l'IA.

F.N.H. : Selon vous, quels sont aujourd'hui les secteurs qui peuvent bénéficier le plus des atouts de l'IA ?
B. B. : La grande majorité des secteurs. Le secteur de la santé est central, car l'IA va permettre d'augmenter l'accès aux soins de santé, en se basant sur le principe économique qui stipule que chaque nouvelle innovation exerce une pression négative sur le prix de la technologique précédente. Et l'IA est un catalyseur dans cette dynamique. L'IA permettra également d'améliorer grandement les capacités de diagnostic. Ce qui est essentiel pour épauler les médecins dans leur travail. La finance est également concernée. Grâce à l'IA, le secteur financier pourra améliorer sa gestion des risques, mais également baisser les coûts de plusieurs milliards de dollars dans les prochaines années.

F.N.H. : Avez-vous 2 ou 3 Use case qui peuvent être utiles pour le Maroc dans ce domaine ?
B. B. : Il y a un Use case qui concerne le Maroc, mais aussi l'Europe ou encore le reste du monde. C'est qu'il faut disposer d'une «gestion augmentée des risques», comme je l'explique dans mon livre «L'intelligence artificielle : notre meilleur espoir».
En effet, nous sommes en train de vivre une crise sans précédent à travers le système économique et financier, avec des incertitudes immenses. Par conséquent, il est opportun, comme je le recommande souvent, que les autorités de régulation utilisent l'intelligence artificielle pour traiter les données crédit ou marchés des opérateurs financiers supervisés. Effectivement, si des «super régulateurs» disposent de ce type de données, génératrices d'informations décisives, l'incertitude systémique se verra meurtrie. Ce qui sera plus facile pour le suivi réglementaire, mais également plus efficace pour restaurer une pleine confiance dans le prêt et la relance. Prenons un cas concret.
L'IA généralisée chez le régulateur lui permettrait de mitiger le biais des risques de contrepartie, souvent très différents entre les banques. Le risque de contrepartie constitue un élément fondamental pour élaborer l'appétit d'une banque dans l'exécution de certaines activités. En effet, sans l'IA, il y a un manque à gagner colossal en termes informationnels pour une supervision totalement réussie. Je fais référence aux stress tests pour lesquels l'IA serait un outil suprême. Mais pour ce faire, comme je l'explique dans mon livre, il faut également que les banques commerciales intègrent des systèmes d'IT capables de créer et collecter des données. Cet investissement serait extrêmement rentable à terme et donnerait aux opérateurs financiers l'honneur de contribuer davantage à l'économie réelle.
En résumé, les régulateurs doivent devenir des «super-régulateurs» avec l'utilisation généralisée de l'intelligence artificielle. Ceci mènerait vers une gestion augmentée des risques. Ce qui permettrait de diminuer le risque, protéger les économies, restaurer la confiance et, enfin, relancer les activités. Il est important de souligner que sans l'intelligence artificielle, il est impossible d'y arriver.

F.N.H. : Comment voyez-vous le développement de l'IA dans les années à venir au Maroc ? Quels conseils pourriez-vous donner ?
B. B. : Je pense que le Maroc, via son plan stratégique, est en train d'orienter le secteur financier vers cela. Mais il faut dégager des budgets conséquents pour parvenir à la réussite de cet objectif. Aussi, les banques doivent considérer l'utilisation de l'IA comme un investissement hautement rentable et non un coût. De surcroît, cet investissement générera non pas seulement une fluidité de l'activité individuelle, mais aussi une contribution à une stabilisation systémique. D'une part, un bienfait individuel et, d'autre part, un apport sociétal. C'est aussi cela la vertu de l'intelligence artificielle.

Bientôt des journalistes robots ?
En 2016, le Washington Post a mis au point un outil baptisé Heliograf. Cette IA a rédigé plus de 850 articles, dont 500 consacrés aux élections. Ces articles ont permis au média américain de générer 500.000 clics. Autres exemples : l'agence d'information financière Bloomberg et l'agence Associated Press l'utilisent pour générer certains articles sur des résultats d'entreprises. En France, la startup Syllabs aide une vingtaine de médias, dont L'Express, Le Monde, 20 Minutes ou encore France.tv à rédiger du contenu grâce à un moteur de rédaction mis au point par des linguistes. Plusieurs applications basées sur l'IA, dont certaines sont déjà employées dans des rédactions, forment une sorte de boîte à outils qui peuvent aider les journalistes à accomplir plus rapidement certaines tâches répétitives.


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