S'achemine-t-on vers la paralysie du pays ? C'est ce que l'on peut poser comme question après la décision fracassante du Parti de l'Istiqlal de se retirer du gouvernement. Le compagnonnage n'aura en tout cas pas duré, conséquence directe des profonds clivages qui existent entre le PI et le PJD. Au-delà de la reconfiguration du paysage politique que cette décision pourrait impliquer, il faut surtout s'inquiéter des conséquences d'un tel acte sur l'avenir économique du Royaume. Déjà, la conjoncture actuelle n'est pas des plus reluisantes, le Maroc devant faire face à la dégradation quasi structurelle de ses finances publiques, conjuguée à des indicateurs macroéconomiques dont la plupart sont en berne. Cette crise politique majeure enfonce donc davantage le clou de la suspicion qui entoure l'économie marocaine. Dans ce contexte actuel, le Maroc avait besoin de tout, sauf de ça. Aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence : les politiques ont pris l'économie en otage. Le Maroc, comme modèle de stabilité politique dans la région, a toujours été cité en exemple. C'est grâce à cette stabilité politique que le Royaume a pu se prévaloir d'attirer massivement les investissements directs étrangers. C'est également grâce à cette stabilité politique que le pays a pu bénéficier, tout au long de ces années, de la confiance des instances financières internationales. Lesquelles, forcément, vont suivre avec un grand intérêt les développements futurs de cette affaire. Il ne faut pas que la guéguerre politique, mue par les ambitions personnelles à peine voilées de certaines personnes, mette en péril ce que le Maroc a mis des décennies à construire. L'intérêt supérieur de la Nation doit primer sur n'importe quelle autre considération politique. Le Maroc est dans une phase cruciale de son développement où la multiplicité des réformes urgentes à entreprendre nécessite que tous les acteurs de la société chantent d'une même voix. Ce qui ne laisse point la place à l'arithmétique politicienne.