Une année record ! C'est confirmé et d'une façon officielle. Le ministre de l'Agriculture l'a annoncé haut et fort, et en public. Les résultats prévisionnels de la campagne agricole estiment les récoltes céréalières - véritable baromètre de la saison - à 97 millions de quintaux. La saison des moissons a déjà démarré dans certaines régions du Royaume, notamment au Sud du pays. Si la campagne agricole s'annonce d'ores et déjà sous de bons auspices, cela n'empêche que des problèmes de logistique et de moyens refont surface et pénalisent les exploitants. Une bonne saison signifie une abondance de l'offre et, par conséquent, une baisse des prix. Bien que l'Etat fixe un prix plancher pour le blé, les effets sur les produits vendus restent limités, puisque le soutien ne touche que le blé tendre alors que l'orge, le blé dur et les autres céréales ne sont pas concernés. La paille, autre produit de la moisson, voit son prix chuter vertigineusement, passant de 20 ou 30 DH pour une saison aride, et à moins de 5 DH lors d'une année humide. En revanche, les coûts de la production augmentent sensiblement lors des campagnes favorables. La faiblesse du parc des engins agricoles crée de la pression au cours de la période des moissons et, bien entendu, les prix des prestations augmentent à leur tour. Sachant que, le nombre des moissonneuses-batteuses pour tout le Maroc dépasse à peine les 5000 unités. C'est un nombre insuffisant eu égard aux besoins du territoire national où la surface dédiée à la céréaliculture dépasse 5 millions d'hectares. Une bonne partie de ces engins ont une moyenne d'âge dépassant 20 ans, ce qui a des effets indésirables sur la qualité des produits. Le prix de la moisson par hectare va être également revu à la hausse. Le prix moyen appliqué en saison normale est de 150 à 200 DH pour le bour, et de 400 et à 600 DH pour l'irrigué. Pour cette année, la fourchette des prix devrait commencer à partir de 300 DH pour le bour et 600 DH pour l'irrigué. Le même constat est à signaler pour les autres engins agricoles. Le nombre de tracteurs agricoles est de près de 60.000. Si on fait le calcul, le Maroc est en deçà de la moyenne internationale et des recommandations de la FAO qui préconisent un tracteur pour 200 ha. Pour chercher le maximum de gain, les propriétaires de ces engins travaillent à la va-vite, impactant en cela les récoltes des exploitants. La question des ressources humaines n'est pas en reste. Avec l'exode rural, les exploitants trouvent beaucoup de peine pour avoir de la main-d'œuvre agricole. Les prix montent également. Si le SMAG (le salaire minimum agricole) accorde 60 DH par journée de travail, le prix négocié sur le marché en cette période de moisson est compris entre 80 et 120 DH. En tout cas, au cours de ces dernières années, le prix des produits est resté quasi stagnant alors, que celui des charges a pratiquement doublé. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.