* La saison a commencé dans les zones irriguées mais tarde dans les zones bour. * Afflux des agriculteurs aux agences CAM après la baisse des taux d'intérêt. * Création de commissions mixtes pour débattre du programme de mise à niveau. Nous sommes au mois d'octobre, période d'emblavement et du travail de la terre. Les exploitants se préparent activement pour commencer la saison agricole sous de bonnes conditions, aidés en cela par les bonnes performances de la précédente campagne qui s'est soldée par des récoltes exceptionnelles. Ces résultats ont amélioré la trésorerie des agriculteurs malgré une baisse sensible des prix. L'Etat a pour sa part annoncé une série de mesures pour venir en aide aux exploitants. Le fait marquant concerne les taux d'intérêt du Crédit agricole qui vont baisser de 10% à 5,5% ou 5% selon les échéances choisies. Il est prévu également une hausse des subventions qui vont passer de 40 à 60% des investissements réalisés, notamment au niveau du matériel d'irrigation localisée. Les agences du Crédit du Maroc connaissent un fort engouement de la part des agriculteurs. Plusieurs exploitants ont retardé leurs travaux afin de bénéficier des nouvelles offres. L'effort de mécanisation se poursuit et les ventes de matériel agricole ont crû cette année de plus de 150%. Le marché sera suffisamment alimenté en matière d'intrants. Près d'un million de quintaux de semences certifiées sont disponibles et l'offre d'engrais dépasse la demande. Pourtant, le fait déterminant pour la saison reste la pluviométrie. Le monde rural attend impatiemment l'arrivée des premières pluies. Dans les zones bour, l'arrivée des précipitations est essentielle pour entamer les travaux de la terre. Tout emblavement est difficile sur un sol dur. Et le matériel dont disposent la plupart des exploitants n'est pas adapté à tous les types de terrains. La pluie rend la terre plus souple et plus malléable. Dans les zones irriguées, la saison a déjà commencé aussi bien pour les céréales que pour d'autres types de cultures. Selon Abderrahim Ahmadi, ingénieur agronome dans la région de Settat, «la période des semis pour les céréales d'automne commence le 15 octobre et se termine le 15 décembre. Les agriculteurs travaillent en fonction de la pluie. Le plus important est que les apports en eau soient bien répartis dans l'espace et dans le temps». Ahmadi a rappelé que «chaque saison a ses propres spécificités. Aussi bien les pluies d'automne, d'hiver que de printemps sont essentielles pour le bon déroulement de la campagne», et d'ajouter que «la dernière saison a démarré tardivement à cause de l'absence d'humidité, mais les agriculteurs se sont vite rattrapés par la suite avec un cumul pluviométrique conséquent qui dépasse la moyenne nationale, et les résultats étaient meilleurs». Ahmed Ouayach, Président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural, estime qu' «avec un bon travail de la terre les exploitants peuvent contrer l'impact de la sécheresse et en atténuer l'effet. Mais la majorité des exploitations sont d'une superficie de moins de 5 hectares, ce qui fait qu'une bonne partie des agriculteurs ne sont pas propriétaires des outils de production et font appel à la location du matériel pour leurs travaux». Il a indiqué par ailleurs qu'il «est primordial d'encourager le système des coopératives afin de faciliter la mécanisation». Ouayach a indiqué que «la rencontre de la Comader avec Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, était très fructueuse, notamment les discussions concernant le programme de la mise à niveau du secteur qui tarde à venir». Il a précisé que «des commissions mixtes seront créées pour débattre des sujets les plus délicats, notamment la partie liée au financement et les mesures prises pour faire face à la libéralisation du secteur. Pour rappel, le Maroc accuse toujours un retard en matière d'engins mécanisés destinés à l'agriculture, et ce malgré les efforts fournis en la matière. On dispose d'à peine 50.000 tracteurs et 4.000 moissonneuses-batteuses pour une surface moyenne utilisée de 6 millions d'hectares; largement en deçà de la moyenne mondiale et de la région. Le comble est que ce matériel, vu sa moyenne d'âge qui dépasse les 15 ans, est jugé trop usé et a un impact négatif sur le rendement. Cette période est aussi très importante pour les éleveurs, notamment au niveau des préparatifs pour l'Aïd Al Adha. La phase d'engraissement qui dure entre trois et quatre mois a commencé et les éleveurs ont transféré leurs moutons des prairies vers les bergeries. Pour Benbarek Fenniri, Président de l'Association nationale ovine et caprine (ANOC), «le comportement favorable de la campagne écoulée a eu un effet positif sur les parcours et sur l'état de santé du cheptel. Les prix de l'aliment de bétail sont restés à un niveau acceptable alors que pour l'aliment composé les prix restent quasi inchangés.