La rencontre organisée par l'Alliance des indépendants (ADI), le mardi 7 mai 2013, était une plateforme à laquelle ont pris part les professionnels des énergies ainsi que des membres de la société civile. Cette table-ronde a permis de lever le voile sur les véritables enjeux des énergies renouvelables au Maroc. Et pour cause, à l'horizon 2020, les investissements dans ce secteur représenteront près de 25 Mds de dollars. Et il ne reste que 50 à 60 ans de réserve pétrolière et gazière au niveau mondial. D'où la forte pression sur les énergies fossiles. Les barrages ont par le passé constitué une priorité de taille pour les décideurs publics. Aujourd'hui, on observe de plus en plus que l'action publique s'oriente vers la promotion des énergies renouvelables. Cette volonté politique s'est traduite par une augmentation annuelle de 7% des investissements liés à ces énergies. L'enjeu énergétique est considérable pour le Maroc, vu la consistance de la facture énergétique (95 Mds de DH). C'est dans ce sillage que la loi 13-09, permettant aux opérateurs privés de produire et de commercialiser l'énergie solaire, peut constituer un palliatif au déficit en ressources énergétiques. Toutefois, les énergies solaire ou éolienne restent peu compétitives par rapport aux énergies fossiles. Pour un parc moyen de 100 Mw, il faut 100 millions d'euros d'investissement, ce qui est exorbitant pour les investisseurs privés. La question des énergies renouvelables met en évidence les besoins énergétiques du pays qui vont tripler à l'horizon 2030, d'où l'urgence de la promotion du mix énergétique (gaz naturel, charbon, éolien, solaire). Le plan mis en place permettra d'avoir une capacité de production (éolien et solaire) de près 4000 MW à l'horizon 2020. Ce qui pourrait contribuer, tant soit peu, à résorber le taux de dépendance énergétique du Royaume qui est de 95%. En outre, le pays dispose d'un potentiel de production énergétique solaire de près 25.000 MW et l'objectif est de produire 20% d'énergies renouvelables à l'horizon 2020. Ce qui nécessite forcément plus d'investissements dans ces énergies qui pourront drainer près de 50.000 emplois. Elles pourraient aussi booster l'industrie locale qui a la capacité de produire certains composants indispensables à la production énergétique. A vrai dire, la promotion des énergies renouvelables reste un combat âpre, comme témoignent les 2% qu'elle représente dans la production d'énergie au niveau mondial.