Vente de 8,29 millions de tonnes de produits pétroliers en 2012. Baisse de la production des pays de l'OPEP. L'augmentation de capital de SAMIR toujours en attente de concrétisation. Après une année 2012 où le cours du Brent affiche une évolution en dents de scie, passant de 108 $ le baril en janvier à 109,2 $ à fin décembre 2012, le cours de l'or noir enregistre début 2013 une hausse de plus de 3,66%, pour se fixer aux alentours de 113,2 $ le baril en date du 26 février. Cette augmentation proviendrait principalement du repli de la production des pays de l'OPEP qui aurait atteint près de 30,5 millions de barils par jour, soit son plus bas niveau sur ces quinze derniers mois. Quant à la production non OPEP, elle croîtrait modérément, les hausses de production en Colombie, au Kazakhstan, et en Amérique du Nord (schistes bitumineux) compensant les pertes de production au Mexique et en Mer du Nord. Cette tendance est également alimentée par la revue à la hausse par les pays de l'OPEP de leurs prévisions de demande de pétrole brut pour l'année 2013, s'appuyant sur «les signes d'une reprise économique mondiale et un hiver particulièrement rigoureux dans certains régions», selon un rapport publié le 12 février. Le cartel, qui pompe environ 35% du pétrole mondial, table désormais sur une demande mondiale de 89,68 millions de barils par jour (Mbj) cette année, contre 89,55 Mbj il y a un mois. Dans ces conditions, les analystes de BMCE Capital estiment qu'abstraction faite de la résurrection des tensions géopolitiques majeures, le cours du brent devrait refluer légèrement pour varier entre 100 $ et 110 $ le baril durant les prochains mois. Mais le contexte pétrolier reste à la merci des tensions géopolitiques. Dans ce cadre, Céline Antonin, économiste à l'OFCE, pense «qu'un apaisement des tensions géopolitiques, notamment sur la Syrie, le baril pourrait clôturer le premier semestre à 115 dollars, et terminerait l'année sur une tendance haussière de moyen terme de 120 dollars, tirée par le dynamisme de la demande des pays émergents, la baisse des capacités de production supplémentaires et la diminution du niveau des stocks enclenchée en 2011». Autant la demande pétrolière des pays de l'OCDE continuerait à baisser, autant la demande des pays émergents resterait dynamique, malgré la baisse de l'intensité pétrolière. Quid du Maroc ? La tension actuelle sur le prix du pétrole n'arrange pas le budget de l'Etat marocain qui continue à subventionner en grande partie les produits pétroliers dans un contexte de demande locale soutenue. En effet, les ventes des produits pétroliers enregistrent une quasi-stagnation en 2012 pour ressortir à 8,29 millions de tonnes. Le gasoil arrive en tête avec des ventes annuelles de 4,3 millions de tonnes (+0,6%), suivi par le butane avec 1,67 million de tonnes, en hausse de 6,2% comparativement à une année auparavant. Les écoulements de fuel-oil et de Jet affichent, en revanche, des contre-performances annuelles respectives de 8,7% et de 5,8% à 1,05 million de tonnes et à 563.430 tonnes. Unique raffineur au niveau local, SAMIR a vu sa production se hisser de 8,2% à 6,94 millions de tonnes sur l'année 2012, capitalisant principalement sur le développement de ses ventes sur le marché de l'export. C'est pour satisfaire ses besoins que SAMIR a renforcé ses importations de pétrole brut de 13,7% sur cette période, pour les porter à 5.669,1 KT. A l'instar des ventes, le gasoil demeure également à la tête du classement avec une production en 2012 de 2,48 millions de tonnes (+3,3%), suivi par le fuel avec 2,12 millions de tonnes (-13,3%), le Jet A1 avec 877.479 millions de tonnes (+58,6%) et le super avec 406.532 millions de tonnes (-2,0%) De leur côté, les importations de pétrole raffiné augmentent de plus de 5% à 7.972,2 KT, suite notamment à l'appréciation de 13,7% des achats de gaz de pétrole à 2.939,9 KT, contre une évolution plus limitée des importations de gasoil-fuel (+1,1% à 4.779,6 KT) et de l'essence (+6,7% à 150,9 KT), induisant vraisemblablement un statu-quo des parts de marché entre SAMIR et le réseau importateur. Ces 2 unités (voir encadré) sont intégrées au complexe de raffinage existant permettant ainsi de ramener la capacité totale de raffinage de la raffinerie Mohammedia à 10 millions de tonnes par an, soit l'équivalent de 200.000 barils par jour. Dans un autre registre, les investisseurs attendent toujours l'augmentation de capital déjà annoncé par SAMIR qui bloque la restructuration de la dette. Selon les échos du marché, cette augmentation pourrait se concrétiser durant l'année.