BMCE Capital revoit sa recommandation de l'unique raffineur local à l'achat. Cette recommandation trouve son origine dans la remontée des cours des matières premières, tirés par la reprise de la croissance mondiale et la baisse du dollar. Après une année 2012 où le cours du Brent a évolué en dents de scie, passant de 108 dollars le baril en janvier à 109,2 dollars à la clôture annuelle, le cours de l'or noir enregistre au début 2013 une hausse significative de plus de 7% pour se fixer aux alentours de 118 dollars en date du 14 février. Cette augmentation proviendrait principalement du repli de la production des pays de l'OPEP, qui aurait atteint près de 30,5 millions de barils par jour, soit son plus bas niveau sur ces 15 derniers mois. Cette tendance est également alimentée par la revue à la hausse par les pays de l'OPEP de leurs prévisions de demande de pétrole brut pour l'année 2013, tablant désormais sur 89,68 millions de barils par jours soit 34% de la production contre 89,55 millions de barils précédemment, profitant des signes de reprise de l'économie mondiale et de la baisse des températures durant la saison hivernale. Les tensions sur le prix du pétrole n'arrange pas le budget de l'Etat marocain Dans ces conditions, BMCE Capital pense, qu'abstraction faite de la résurrection des tensions géopolitiques majeures, le cours du Brent devrait refluer légèrement pour varier entre 100 et 110 dollars le baril durant les prochains mois. Cependant, la tension actuelle sur le prix du pétrole n'arrange pas le budget de l'Etat marocain qui continue à subventionner en grande partie les produits pétroliers dans un contexte de demande locale soutenue. Les ventes des produits pétroliers enregistrent une quasi-stagnation en 2012 pour ressortir à 8,29 millions de tonnes in fine. Le gasoil arrive en tête de liste avec des ventes annuelles de 4,3 millions de tonnes en amélioration de +0,6%; suivi par le butane avec 1,67 million de tonnes, en hausse de 6,2% comparativement à 2012. Les écoulements de fuel-oil et de Jet, quant à eux, affichent en revanche des contre-performances annuelles respectives 8,7% et de 5,8% à 1,05 millions de tonnes et à 563 430 tonnes. Il ne faut pas oublier que l'unique raffineur au niveau local, Samir voit sa production se hisser de 8,2% soit 6,94 millions de tonnes sur l'année 2012, capitalisant principalement sur le développement de ses ventes sur le marché de l'export. Notons que, dans l'objectif de satisfaire ses besoins, SAMIR a renforcé ses importations de pétrole brut de 13,7% sur cette période pour les porter à 5 669,1 KT. A l'instar des ventes, le gasoil demeure également en tête du classement avec une production 2012 de 2,48 millions de tonnes, suivie par le fuel avec 2,12 millions de tonnes, le Jet A1 avec 877 479 millions de tonnes et le Super avec 406 532 millions de tonnes. SAMIR, un chiffre d'affaires consolidé de 54,8 MMDH pour fin 2012 De leur coté, les importations de pétrole raffiné se bonifient de plus de 5% à 7 972,2KT, suite notamment à l'appréciation de 13,7% des achats de gaz et de pétrole à 2939,9 KT, contre une évolution plus limitée des importations de gasoil-fuel (+1,1% à 4779,6 KT) et de l'essence (+6,7% à 150,9 KT), induisant vraisemblablement un statu-quo des parts de marché entre SAMIR et le réseau importateur. Sur le plan financier, SAMIR devrait clôturer l'année 2012 avec un chiffre d'affaires consolidé de 54,8 MMDH et un résultat d'exploitation consolidé de 977,6 MDH, soit l'équivalent d'une contre-performance de 16,9%, d'après la société cotée en bourse. Dans ses conditions, le résultat net part du groupe devra connaître une régression de 20,2% en 2012, pour atteindre 377,7 MDH, précisent les analystes. Au terme de l'année 2013, le scenario des prévisions est différent. BMCE Capital prévoit une amélioration du chiffre d'affaires consolidé qui s'élève à +9,12%, pour atteindre 59,8 MMDH. Le résultat d'exploitation consolidé, quant à lui, connaîtra une évolution de plus de 33% à 1 303 MDH. Concernant le résultat net part du groupe il devra connaître, selon eux, un redressement de 51,7% pour atteindre 573 MDH. A titre indicatif, le chiffre d'affaires et le résultat d'exploitation en date du premier semestre 2012 avait progressé respectivement de 20% et 14%. Par contre, le résultat net avait reculé de 22%. Sur le marché boursier, le titre a clôturé l'année passée sur une contre-performance de 54% à 335DH. Les analystes de BMCE Capital recommandent SAMIR à l'achat compte tenu d'un cours cible de 455 DH.