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Dans un contexte d'incertitudes sur l'offre et la demande mondiales La facture pétrolière marocaine s'établirait entre 32,7 et 34,3 milliards de DH en 2012
Sous l'hypothèse que le volume des importations de pétrole brut pour l'année 2012 reste inchangé par rapport à 2011, à 5 millions de tonnes, que la parité dirham/dollar se maintiendrait à 8,5 en moyenne et que le cours moyen du baril importé se situerait dans une fourchette de 105 à 110 dollars, la valeur des importations pétrolières s'établirait, toute choses égales par ailleurs, entre 32,7 et 34,3 milliards de dirhams. Ce qui se traduirait par un renchérissement de la facture pétrolière estimé entre 1,3 et 2,8 milliards de dirhams par rapport à 2011. C'est ce que prévoit la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) relevant du ministère de l'Economie et des Finances dans son nouveau rapport : « Tendances des marchés des produits de base ». Par ailleurs, avec une hypothèse de taux de change dirham/dollar à 8,8 en moyenne en 2012, la facture pétrolière augmenterait d'un montant compris entre 2,4 et 4,0 milliards de dirhams. Pour limiter les effets du renchérissement des cours internationaux du pétrole sur le budget de l'Etat, poursuit la même source, le gouvernement a annoncé une hausse des prix à la consommation de l'essence, du gasoil et du fuel industriel à compter du 2 juin 2012. Ainsi, le prix de l'essence a augmenté de 2 dirhams/litre et celui du gasoil de 1 dirham/litre, alors que la subvention unitaire octroyée à ces produits est de 3,35 dirhams le litre pour le gasoil et 1,50 dirham par litre pour l'essence. De son côté, le prix du fuel industriel a augmenté de 988 dirhams la tonne et restera subventionné à hauteur de 2.000 dirhams la tonne. En revanche, les prix du gaz butane et du fuel destiné à la production de l'électricité restent inchangés. Les dépenses de compensation visent à assurer la stabilité des prix intérieurs des principaux produits de base, en évitant une répercussion de la flambée des cours mondiaux sur le consommateur. Dans le sillage du renchérissement des cours mondiaux des produits énergétiques, les dépenses de compensation ont atteint 26,2 milliards de dirhams à fin juin 2012, en hausse de 6,9% en glissement annuel. Ces dépenses, toujours selon la DEPF, représentent ainsi 81% de l'enveloppe globale consacrée pour l'ensemble de l'année (près de 32,5 milliards de dirhams). En 2011, le montant global de subventions avait atteint 48,8 milliards de dirhams, soit l'équivalent de 6 points du PIB. Sur le marché pétrolier international, les prix du baril de Brent ont atteint un creux de 18 mois de 89 dollars le 21 juin 2012, en baisse de 30% depuis leur pic du mois de mars et de 20% depuis un an. Les analystes de la DEPF attribuent cette forte correction baissière des cours principalement à quatre facteurs : faiblesse de la croissance mondiale, niveaux élevés de production de l'OPEP et des stocks des grands pays consommateurs et appréciation du dollar. Toutefois, les cours du Brent ont rebondi de 28% pour s'établir à 114 dollars le 10 août, suite à un repli des stocks aux Etats-Unis et une baisse de la production dans la Mer du Nord et en Iran, ainsi qu'à un regain d'optimisme sur la résolution de la crise de la zone euro et sur une relance de la croissance en Chine. Depuis début 2012, les prix du Brent ont fluctué dans une fourchette large, de 89 à 127 dollars, autour d'une moyenne de 112 dollars. L'Agence Internationale d'Energie (AIE) a révisé à la baisse ses prévisions de demande mondiale de pétrole. Celle-ci devrait croître à un rythme modéré, prévu de 0,8 mbj en 2013 après 0,9 mbj en 20124, bien inférieure à celui d'avant crise (2,0 mbj en 2007). La demande dans les pays de l'OCDE devrait poursuivre son repli (-0,3 mbj en 2013), sous l'effet conjugué d'une croissance économique faible et d'une amélioration de l'intensité énergétique, en particulier dans le secteur du transport. La croissance de la demande de pétrole reste tirée par les économies non-OCDE (+1,2 mbj en 2013). La consommation dans ce groupe de pays (prévue à 44,7 mbj en 2013) s'approche de celle des pays de l'OCDE (45,8 mbj), reflétant ainsi les mutations en termes de poids économique des deux groupes de pays. Par ailleurs, selon l'AIE, les stocks commerciaux des pays de l'OCDE se sont établis à 2.683 mb en juin, couvrant 57,8 jours de consommation projetée, soit un niveau encore élevé. Aux Etats-Unis, les stocks commerciaux de brut ont augmenté de 58 mb depuis début 2012 pour atteindre un sommet de 22 ans de 387 mb la mi-juin, avant de se replier 370 mb début août, restant situés bien en dessus de la moyenne des cinq dernières années (339 mb). L'offre mondiale de pétrole a atteint 90,7 mbj en juillet 2012, en hausse de 2,6 mbj depuis un an, dont 80% grâce à une augmentation de l'offre de l'OPEP. En effet, la production de l'OPEP a atteint 31,4 mbj en juillet, marquant une hausse de 2 mbj sur un an. Cette hausse découle essentiellement de la Libye qui a compensé le repli de l'offre de l'Iran5. La demande de pétrole adressée à l'OPEP (et aux stocks) devrait avoisiner 30,1 mbj sur la période allant de T4-12 à T4-13 contre 31 mbj au T3-12. Les capacités excédentaires effectives de l'OPEP, situées actuellement à près de 2,6 mbj, dont les deux tiers en Arabie saoudite, restent importantes pour compenser toute pénurie sur le marché. L'offre non-OPEP est prévue en hausse de 0,7 mbj à 53,9 mbj en 2013, après +0,4 mbj en 2012. Dans ce contexte, les prévisions des cours de pétrole sont globalement révisées à la baisse. Ainsi, les récentes projections de différents organismes indiquent des cours moyens de Brent aux alentours de 103 dollars en 2013 contre 107 dollars en 2012. La Banque mondiale s'attend aussi à des cours moyens de pétrole de 103 en 2013 après 107 dollars en 2012.