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En raison d'une amélioration des perspectives de la demande mondiale et d'une remontée de la prime de risque géopolitique Les cours du pétrole flambent
Les cours du pétrole ont atteint 117 dollars début mars, leur plus haut depuis août 2008, en hausse de 25% depuis début janvier et de 51% depuis un an. Tel est le constat de la DEPF (Direction des Études et des Prévisions Financières) livré dans une récente note de conjoncture. Outre les facteurs fondamentaux du marché (demande plus forte que prévu, tirée par un net redressement de l'économie mondiale et par un hiver très froid, entraînant un repli des stocks), la hausse est liée au retour des risques géopolitiques dans la région MENA, souligne la DEPF. Toutefois, poursuit-elle, les grands pays de l'OPEP, en particulier l'Arabie saoudite, ont réitéré leur engagement de soutenir la stabilité du marché pétrolier et de compenser une pénurie éventuelle de l'offre de brut. Aussi, les cours pétroliers ont reculé à 111 dollars la mi-mars, affectée par la crise nipponne. L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) a relevé ses prévisions de la demande mondiale en pétrole, pour le sixième mois consécutif en mars. Elle table désormais sur une augmentation de 1,4 mbj à 89,4 mbj en 2011, après une hausse de 2,9 mbj en 2010. La hausse de la consommation du brut est tirée par l'Asie émergente, en particulier la Chine, le deuxième consommateur mondial (+0,6 mbj après +1 mbj en 2010). Selon l'AIE, après une forte baisse fin 2010, les stocks commerciaux dans les pays de l'OCDE ont rebondi 32 mb à 2.695 mb en janvier, représentant 58,2 jours de consommation projetée, niveau encore important. Les données préliminaires pour le mois de février montrent un net repli des stocks de l'OCDE de 43 mb. Aux États- unis, les stocks commerciaux de brut se sont repliés de 29 mb entre début septembre et début janvier, avant de remonter de 17,5 mb à 350,6 mb la semaine du 11 mars pour se rapprocher de la limite supérieure de la fourchette de variation en cette période de l'année. L'offre mondiale de pétrole a atteint un record de 89 mbj en février. La production non-OPEP a rebondi de 0,3 mbj à 53,2 mbj. La production de l'OPEP s'est établie à 30 mbj, tirée essentiellement par une offre accrue des pays du Golfe qui a compensé la baisse de l'offre de la Libye. Hors Irak, la production de l'OPEP s'est établie à 27,4 mbj, excédant de 2,5 mbj l'objectif de production de l'Organisation (24,84 mbj, maintenu inchangé depuis fin 2008). Le taux d'application des réductions de quotas a baissé à 40% en février 2011, témoignant d'une faible adhérence des pays membres qui profitent des cours pétroliers élevés. Selon l'AIE, en 2011, l'offre non-OPEP devrait croître de 0,8 mbj à 53,6 mbj, après une hausse de 1,1 mbj en 2010. De son côté, la demande de pétrole produit par les pays de l'OPEP est révisée à la hausse à 29,9 mbj en 2011. Les capacités excédentaires de l'OPEP, un facteur clé dans le marché pétrolier, atteignent actuellement 4,1 mbj (hors la Libye) et sont largement suffisantes pour répondre à une demande supplémentaire. Néanmoins, les analystes ont révisé à la hausse leurs projections des cours pétroliers, en raison d'une amélioration des perspectives de la demande mondiale ainsi que d'une remontée de la prime de risque géopolitique. Dans ce sillage, poursuit toujours la DEPF, le FMI prévoit désormais un cours moyen du baril de 95 dollars en 2011 (+5 dollars par rapport à ses prévisions de janvier), alors que le Département américain d'énergie (EIA) table sur des prix de 105 dollars le baril (+9 dollars par rapport aux prévisions de février). Globalement, les prévisions de différents organismes indiquent des cours moyens de pétrole entre 95 et 105 dollars en 2011.