Avec sa baraka, Nizar Baraka a reçu une belle distinction : il a été choisi meilleur ministre des Finances au Moyen-Orient et ministre des Finances de l'année 2012 par le magazine The Banker. Sacrée récompense pour celui qui n'est argentier du Royaume que depuis un an ! Avec le recul, il faut reconnaître qu'il aura réussi deux prouesses majeures qui auront peut-être été décisives dans l'octroi de ces prix : l'obtention d'une ligne de précaution et de garantie auprès du Fonds monétaire international (qui l'a refusée à plusieurs autres pays) et la réussite de la sortie du Maroc sur le marché international, largement applaudie par la presse étrangère. Pour autant, la communauté des affaires aimerait bien qu'il transfère sa baraka au sein du marché financier, en particulier le marché boursier. Car la place casablancaise en a fichtrement besoin. En effet, elle continue sa lente agonie, offrant, en ce début d'année, la même physionomie que celle qui était sienne tout au long de l'exercice 2012. Rien ne s'y passe. Et dans sa chute, elle entraîne évidemment celle des sociétés de Bourse (voir page 9) qui, confrontées à l'atonie du marché et à l'effondrement des volumes, voient leur chiffre d'affaires s'inscrire en berne. A ce rythme, rares sont celles qui pourront survivre longtemps. Surtout celles qui ne sont adossées à aucun grand groupe. Il est donc urgent d'initier les réformes promises au niveau du marché des capitaux (www.financenews.press.ma). Au plus vite. Car la «survie» de beaucoup d'intervenants du marché en dépend. Et ce ne sont pas les publications des résultats des sociétés cotées, au titre de l'exercice 2012, qui vont changer le cours des choses. Bien au contraire. D'autant qu'avec la morosité de la conjoncture économique nationale et internationale de l'année dernière, il faudrait plutôt s'attendre à de mauvaises surprises.