L'année 2012 tire à sa fin. Un exercice durant lequel, rappelons-le, Benkirane et son équipe auront très souvent fait la Une de la presse nationale. Surtout pour essuyer des diatribes. Il faut dire qu'entre les sorties intempestives et maladroites de certains ministres et des choix économiques parfois très controversés, il fallait s'y attendre. Particulièrement en ce moment précis de l'histoire du Maroc où, avec le réveil des intelligences rebelles, les citoyens se sentent comme investis de la mission d'être attentifs à la conduite des affaires du Royaume. Aujourd'hui, rien n'est plus comme avant. Le Maroc a changé. Les politiques s'en rendent compte de plus en plus. Les hauts commis de l'Etat également. Tout comme tous ces gens qui profitaient du système établi pour bénéficier de privilèges indus ou pour s'enrichir illicitement en toute impunité. Personne n'est plus à l'abri de la vindicte populaire, encore moins du maillet de la Justice. Les mutations majeures qu'a connues le Royaume ces derniers mois, dont le symbole fort est l'adoption de la nouvelle Constitution, légitiment sans aucun doute que le PJD, qui a toujours revendiqué des valeurs d'équité, de justice et de probité, ne bénéficie d'aucune indulgence. En tout cas, après un an aux manettes, le bilan de la majorité reste très mitigé. En témoigne la dégradation continue des indicateurs macro-économiques. A son actif quand même, la sortie réussie du Trésor à l'international et l'obtention d'une ligne de précaution et de liquidité auprès du Fonds monétaire international. Cela dit, actuellement, les regards sont logiquement tournés vers l'exercice 2013. Sera-t-elle l'année des réformes ? En tout cas, des urgences attendent le gouvernement, comme notamment la réforme de la Caisse de compensation, celle des retraites ou encore celle très attendue relative au système fiscal. De gros dossiers sur lesquels il ne faudrait pas s'attendre à des miracles. Car ce sont des dossiers épineux auxquels aucun des gouvernements qui se sont succédé n'a eu le courage (politique) de s'attaquer. Si ce n'est dans la théorie. Mais il faudra bien passer à l'acte, comme l'a exigé, en des mots à peine voilés, le FMI. Car il y va de la viabilité des finances publiques. L'autre chantier sur lequel est attendu la majorité concerne le marché des capitaux. Victime des déclarations d'intention, il reste le parent pauvre des réformes. L'argentier du Royaume, Nizar Baraka, avait fait des promesses de réformes à la communauté financière. Elle attend leur concrétisation avec impatience. A un moment où un autre, il faudra impérativement dépasser les discours de circonstance pour poser des actes concrets. Une obligation si, effectivement, l'ambition est, à travers Casablanca Finance City, de faire de la capitale économique un hub financier régional vers l'Afrique.