Le projet de Loi de Finances 2020, en ligne avec les lois de finances précédentes et plus particulièrement avec celle de 2019, apporte comme nouveauté la priorisation de la dynamique de l'investissement privé à travers le soutien des TPME et l'initiative des jeunes promoteur en vue d'accroître le rythme de croissance et la création de l'emploi, résume la Recherche de CDG Capital dans une note sur le PLF2020. La demande intérieure est attendue comme locomotive des Finances de l'Etat en 2020. Les économistes de la banque d'affaires constatent que ce projet de budget est élaboré dans un contexte de ralentissement de la reprise au niveau international, plus particulièrement chez nos partenaires commerciaux. Il constent également que le PLF fait le pari d'un redressement de la conjoncture nationale, notamment via une hausse de la demande intérieure en 2020, et ce malgré une saison agricole plutôt faible. De l'avis des analystes, le PLF 2020 s'appuie sur des réformes fiscales qui visent quatre objectifs principaux : l'introduction des recommandations issues des dernières assises de la fiscalité, l'unification des cadres fiscaux à travers la suppression de certaines exonérations, la protection de l'industrie locale et l'encouragement de celle destinée à l'export et l'amélioration des recettes. Recettes d'impôts : L'Etat optimiste ? Tout en résumant les principales dispositions du PLF (voir en bas de l'article), les analystes se demandent si les attentes de l'Etat en termes de collecte d'impôts ne sont pas optimistes avec une augmentation de 5,7% des recettes des impôts indirects et 2,6% des impôts directs alors que la conjoncture nationale laisse présager un ralentissement. Le fort redressement des impôts indirects provient principalement de la hausse de 6,4% des recettes de la TVA, en lien avec la reprise modérée de la demande intérieure et de l'importation de produits finis, et dans une moindre mesure la TIC de 3,4%, avec une hausse prévue de 2,3% pour celle sur les tabacs et 3,3% sur les produits énergétiques. Quant aux impôts directs, dont la part dans les recettes fiscales s'élève à 46%, la progression provient de l'IS avec +1,9%, en résultat d'un effet de base suite au recul enregistré en 2019, et de l'IR +3,6% tenant compte des gains additionnels générés par la revalorisation des revenus salariaux. Quant aux recettes non fiscales, représentant environ 13% des recettes ordinaires, elles devraient connaitre une hausse considérable de 41,7% à 34 Mds alimenté notamment par 12 MrdDH en termes des mécanismes innovants de financement de l'investissement public, des recettes de privatisations à hauteur de 3 Mds et des dons en provenance des pays du Golfe de 1,8 Mds. Parallèlement, les dépenses globales (y compris les Services de l'Etat Gérés d'une Manière Autonome « SEGMA » et les comptes spéciaux du Trésor) devraient s'accroître de 7,5%, soit une hausse de 21,5 Mds. Par conséquent, le décalage prévu entre l'accroissement des recettes et dépenses globales devrait générer un accroissement du déficit public d'environ 4 Mds de dirhams. Toutefois, en rapportant ce déficit sur le PIB, prévu en accroissement nominal d'environ 5%, le résultat devrait connaitre une légère amélioration de 0,2% à 3,5% du PIB. Principales réformes fiscales proposées dans le cadre du PLF 2020. Source : CDG Capital