En atteignant 28,7 Mds de dirhams à fin avril, le déficit budgétaire s'est creusé de 8,4 Mds de dirhams par rapport à la même période il y a un an. C'est une hausse de 41,5%, mais pour une fois elle profite à l'investissement dont les dépenses augmentent de 50% sur la période. Résultat : le besoin de financement du Trésor s'est établi à 27,7 Mds de dirhams Comme d'habitude, le creusement du déficit public provient d'une hausse plus rapide des dépenses totales (+11,5%) par rapport aux recettes ordinaires (+3,5% à peine). Concernant ces recettes ordinaires, chiffrées à 67,2 Mds de dirhams, elles proviennent d'abord de l'augmentation de 1,6 Md de dirhams des recettes fiscales. «Cette évolution provient essentiellement de la hausse des impôts directs (+1,2 Md de dirhams ou +4,8%) et, dans une moindre mesure, de celles des impôts indirects (+423 MDH ou +1,7%)», explique le département de Mohamed Boussaid. Dans le détail, l'amélioration des impôts directs s'explique par l'accroissement de 11,2% des recettes tirées de l'impôt sur les sociétés, s'élevant à 14,2 Mds de dirhams à fin avril 2014. Selon le ministère des Finances, «cette augmentation résulte notamment de la hausse des versements effectués par certains gros contribuables, en l'occurrence la Banque Centrale Populaire et Maroc Telecom». D'un autre côté, les recettes tirées de l'impôt sur le revenu ont enregistré un léger accroissement de 0,4% par rapport à leur niveau à fin avril 2013. Quant à la progression des impôts indirects, elle provient exclusivement de la hausse de 15,3% des taxes intérieures de consommation (TIC) sous l'effet du comportement «remarquable» de la TIC sur les produits énergétiques (+21,7%) et dans une moindre mesure, celle sur le tabac (+9,5%). Pour ce qui est de la TVA, elle a connu une réduction de 3,7% due essentiellement au repli de la TVA à l'intérieur (12,1%) au moment où la TVA à l'importation a enregistré une hausse de 2,2%. A noter que la baisse de la TVA à l'intérieur trouve son origine essentiellement dans le recul des versements spontanés bruts, notamment ceux provenant de quelques grandes entreprises sous l'effet de la mesure de suppression de la règle du décalage mensuel (www.financesnews.press.ma). De leur côté, les recettes non fiscales ont réalisé une progression de 7,9%. Cette évolution recouvre, d'une part, une hausse de 2 Mds de dirhams des recettes de privatisation suite à la cession durant le mois d'avril de 6% du capital de la Banque Centrale Populaire au profit des Banques Populaires régionales et, d'autre part, une baisse de 89,7% des recettes des monopoles. Rappelons qu'un don en provenance des pays du CCG d'un montant de 2,1 Mds de dirhams a été encaissé en janvier. Hausse des dépenses de 4% Les dépenses ordinaires, en s'établissant à 77,4 Mds de dirhams, ont augmenté de 3,9% par rapport à leur niveau à fin avril 2013. Cette évolution provient de la hausse des dépenses de biens et services de 6,1% et, dans une moindre mesure, de la progression des intérêts de la dette de 5,8%. En revanche, les charges de la compensation ont connu une baisse de 5,5%. S'agissant des dépenses d'investissement, les émissions à ce titre se sont établies à 22 Mds de dirhams, en hausse de 50,1% par rapport aux quatre premiers mois de l'année 2013. Au final, et compte tenu du solde positif de 3,6 Mds de dirhams des opérations des comptes spéciaux et d'une hausse de 1 Md de dirhams des arriérés de paiement, le besoin de financement du Trésor s'est établi à 27,7 Mds de dirhams. Un besoin qui a été couvert principalement par le recours à l'endettement intérieur.