* Plusieurs facteurs macroéconomiques plaident pour une légère baisse des taux en 2019, principalement sur le moyen et long terme, révèle une étude de CDG Capital. * Les tombées importantes sur les segments moyen et long terme plaident pour une forte présence du Trésor sur ces maturités
Les perspectives économiques pour 2019 sont mitigées. Car malgré une amélioration de l'équilibre des finances publiques, grâce aux efforts menés notamment pour l'élargissement de l'assiette fiscale, la maîtrise des charges et le recul de l'inflation pour osciller en dessous de 1%, la croissance économique devrait tout de même ralentir, sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne autour de 60 millions de quintaux, selon les dernières estimations de Bank Al-Maghrib. Dans son étude de 27 pages, CDG Capital estime que le déficit du compte courant devrait se creuser sous l'effet d'une accentuation du déséquilibre commercial associée à une poursuite de la morosité des flux financiers. En outre, le déficit de liquidité devrait s'accroitre et le ralentissement des crédits bancaires se poursuivre en liaison avec le dynamisme limité de la sphère réelle. Toutefois, ces évolutions devraient être contrebalancées par la sortie prévue du Trésor à l'international pour un montant de 11 Mds de dirhams et l'importance des prêts bilatéraux. Pression sur les taux longs "Ainsi, selon nos calculs et sur la base d'une hypothèse de clôture de l'exercice 2019 avec un déficit budgétaire de 3,7% du PIB, le besoin de financement du Trésor devrait avoisiner les 43,2 MrdDH contre 42,6 MrdDH estimé en 2018 selon les premières estimations de la DTFE ", lit-on dans ce papier de recherche. Il en découle une légère augmentation de 600 MDH. Sur la base d'une hypothèse de financement global du déficit par recours aux BDT, et Tenant compte des tombées prévues en 2019 d'une valeur de 74 MrdDH, en baisse de 8 MrdDH comparativement aux réalisations provisoires de l'année écoulée, les levées brutes devraient s'accroitre d'environ 7 MrdDH pour passer à 117 MrdDH en 2019. Ainsi, la moyenne mensuelle des levées brutes devrait augmenter de 9,9 MrdDH contre 9,2 MrdDH enregistrée en 2018. Par rapport à la structure des levées, les tombées importantes sur les segments moyen et long terme plaident pour une forte présence du Trésor sur ces maturités. Un scénario qui semble réconforté par l'amélioration de la visibilité du Trésor sur son équilibre après l'engagement de la réforme de la compensation et l'adoption de la Loi organique. "Sur la base de l'ensemble de ses analyses, prévisions et hypothèses, le nouveau contexte d'évolution du marché des BDT en 2019 est caractérisé par un faible rebond des besoins de financement du Trésor grâce au bon comportement prévu des recettes fiscales, la capacité du Trésor de mener des opérations d'échanges en vue de soulager ses tombées et réduire son taux moyen d'endettement, la possibilité de recours à d'autres sources de financement internes ou bien une sortie à l'international prévue pour un montant avoisinant 10 Mds. L'ensemble de ces facteurs plaident pour une légère baisse des taux en 2019, principalement sur le moyen et le long terme. Pour le court terme, la stabilité prévue du cadre monétaire, avec un taux directeur inchangé et un équilibre de la liquidité garantie grâce aux avances de Bank Al-Maghrib, favoriserait une quasi-stabilité des taux".