Le secteur financier a un rôle crucial à jouer et doit faire preuve de créativité pour soutenir la transition vers une économie à bas carbone, a souligné, mardi à Casablanca, le directeur général de Bank Al-Maghrib (BAM), Abderrahim Bouazza. S'exprimant à l'ouverture d'un séminaire international sous le thème "Greening Africa's Financial System", M. Bouazza a noté que les initiatives qui ont émergé ces dernières années, telles que les lignes de crédit vert ou les obligations durables nécessitent d'être renforcées, de même que les places financières à l'échelle du continent doivent contribuer à drainer les investissements privés vers l'Afrique. La finance verte, a-t-il fait observer, ne peut que s'avérer porteuse de nouvelles opportunités induites par l'émergence de nouveaux marchés et de nouvelles innovations technologiques. M. Bouazza a à cet égard souligné que le Maroc a entrepris depuis plusieurs décennies un ensemble d'initiatives concourant à la résilience climatique et à la protection de l'environnement, notamment la politique des barrages menée depuis les années 1960 ou le Plan Maroc Vert. Dans le domaine de l'énergie, le Royaume est engagé dans un vaste programme de développement des énergies solaire et éolienne, à l'effet d'atteindre un mix énergétique de 52% à horizon 2030, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 42 % à cet horizon, a-t-il ajouté, notant que pour accompagner ces politiques, les autorités marocaines considèrent la mise en place d'une éco-fiscalité et d'une politique de financement adaptée comme des leviers importants pour le verdissement de l'économie nationale. Le DG de Bank Al-Maghrib a en outre mis l'accent sur l'adhésion en avril 2018 de Bank Al-Maghrib au Réseau des Banques Centrales et des Superviseurs pour le verdissement du secteur financier (NGFS), ce qui traduit, selon lui, la volonté d'accélérer son action visant la prise en compte des enjeux climatiques au sein de l'écosystème bancaire et de promouvoir un développement ordonné de la finance verte. Il a rappelé dans le même sens que la Banque Centrale a coordonné à l'occasion de la COP 22, qui s'est déroulée à Marrakech en 2016, l'élaboration d'une feuille de route sectorielle visant son alignement aux enjeux du développement durable. L'adoption de cette feuille de route, a-t-il poursuivi, a ouvert la voie à un dialogue continu entre les régulateurs du secteur financier et les IF et à l'organisation de plusieurs forums de sensibilisation et d'échanges d'expérience. Dans ce sillage, se sont développées des offres de financements verts par ces instituions et la mise en place d'une garantie publique des financements verts destinés aux PME, a fait savoir M. Bouazza, ajoutant que des émissions d'obligations vertes ont été réalisées par des institutions publiques et privées de même qu'un indice de référence Environnement, Social et Gouvernance (ESG) a été lancé au niveau de la Bourse de Casablanca. Le séminaire qui se poursuit jusqu'au 27 juin, s'inscrit dans le cadre du Global Green Finance Leadership Program (GGFLP).