Il représente 72% de la production en 2012. La demande suit, mais la mise en œuvre du cahier des charges est à la traîne. Durant le premier semestre 2012, le nombre d'unités d'habitat produites au Maroc s'est élevé à 66.195, dont 48.286 pour le logement social et économique, soit 72% de la production totale. La production de logements sociaux est en hausse de 16,6% par rapport au premier semestre 2011, période où cette activité représentait 61% de la production du secteur. Selon le ministère de l'Habitat, à fin juillet 2012, 402 projets totalisant 326.535 logements ont reçu un avis favorable ou favorable sous réserves émanant des agences urbaines, dont 285 autorisés dans le cadre du nouveau dispositif du logement social à 250.000 DH HT. Ces projets viennent s'ajouter aux 212 projets démarrés fin 2011. L'action du gouvernement semble porter ses fruits car les différentes incitations fiscales, dont l'exonération de l'impôt sur les sociétés, de la TVA, des droits d'enregistrement et de timbre, ont permis de canaliser les investissements des promoteurs vers ce segment. Cependant, deux problèmes restent en suspens et il incombe aux autorités de trouver des solutions efficaces pour éviter un déséquilibre entre l'offre et la demande, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur le secteur et ses créanciers. Il s'agit d'établir une politique axée sur la qualité et d'éviter les concentrations de ce segment dans les villes nouvelles, ce qui leur donne un air de banlieues délaissées, bien loin des promesses véhiculées dans les affiches publicitaires. Le cahier des charges établi par le ministère de tutelle a pour but de normaliser les caractéristiques techniques qui définissent le logement social. Il s'agit d'obligations de conformité auxquelles sont soumis les promoteurs en termes de dimensions des pièces, d'étendue des espaces verts, de surface des terrasses, d'étanchéité et d'installations sanitaires. Même l'aération des toilettes y est traitée. La mise en œuvre de ce dispositif doit toutefois être effectuée sous le contrôle des autorités de tutelle, qui souffrent actuellement d'un manque de moyens humains, pour contrôler l'ensemble des chantiers lancés dans le Royaume. Outre la mise en œuvre effective du cahier des charges, la politique de la ville doit être réétudiée selon les promoteurs et les observateurs. Les villes nouvelles de Tamesna et Tamansourt, par exemple, sont considérées comme des cités-dortoirs qui répondent d'avantage à l'exode rural qu'à l'objectif d'accès à un logement décent pour les plus démunis. Certains les qualifient même de bidonvilles en béton. Si ces problèmes d'adaptation de l'offre aux besoins réels des acquéreurs ne sont pas résolus, le marché de l'immobilier pourrait se retrouver rapidement avec un surplus d'offres non commercialisées car inadaptées. Cette situation pourrait dégrader la solvabilité des promoteurs les plus vulnérables.