6 Mds de DH ont été investis au cours des dix dernières années par MEDZ dans l'offshoring et les activités industrielles. MEDZ acquiert un prêt de 2,7 Mds de DH de la BEI et de l'ADF pour une durée de 10 à 15 ans avec un taux d'intérêt entre 2,5% et 3%. Abdellatif Hadj Hamou, président du Directoire de MEDZ, revient sur les étapes de croissance, les réalisations et les perspectives à moyen et long terme de MEDZ. - Finances News Hebdo : MEDZ fête aujourd'hui son 10ème anniversaire. Quel est le bilan des principales réalisations au cours des dix dernières années ? - Abdellatif Hadj Hamou : Le bilan est globalement positif pour MEDZ ainsi que pour nos partenaires qui sont satisfaits des conditions de partenariat que nous avons avec eux. MEDZ a beaucoup évolué au cours des dix dernières années, puisqu'elle est passée d'une société de projet dans le domaine du tourisme à une société qui opère dans plusieurs secteurs. Aujourd'hui, MEDZ est une holding avec 16 filiales qui a réalisé près de 270.000 m2 dans l'offshoring, 1.700 hectares de zones industrielles... En termes d'emplois, elle a sécurisé pratiquement 60.000 postes et en vise 200.000 à terme. - F. N. H. : En terme d'investissement, quel est le montant dégagé durant les 10 dernières années ? - A. H. H. : MEDZ a investi un peu plus de 3 Mds de DH dans l'offshoring et un montant équivalent, soit 3 Mds de DH dans les activités industrielles. Au total, durant 10 ans, MEDZ a investi plus de 6 Mds de DH. - F. N. H. : Avec une conjoncture internationale morose, de plus en plus d'investisseurs projettent d'investir au Maroc. Comment envisagez-vous de préparer le terrain à ces investisseurs ? - A. H. H. : Nous travaillons en partenariat avec l'Etat, donc les infrastructures que nous offrons aux industriels entrent dans le cadre des offres faites pour chaque secteur d'activité. Il y a le volet infrastructure, mais également le volet formation, celui de la facilitation administrative et le volet des facilitation en matière fiscale. Ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est que l'offre globale marocaine est très compétitive. On en a pour preuve l'installation des grands acteurs internationaux, notamment Bombardier, l'un des grands acteurs de l'aéronautique. Le Maroc est même compétitif par rapport à des destinations asiatiques. Outre les offres, le Maroc a d'autres atouts notamment les accords de libre-échange, la qualité des infrastructures, la position géographique du pays, la possibilité de liaison avec le monde entier depuis Tanger Med, ou le transport aérien avec l'Afrique... Cependant, il faut rester vigilant à l'avenir et améliorer notre offre en raison d'une forte compétition internationale. - F. N. H. : MEDZ participe activement à la réalisation des stratégies sectorielles lancées par l'Etat. Comment contribuez-vous à la concrétisation du projet de régionalisation avancée ? - A. H. H. : Nous travaillons déjà dans la cadre du projet de régionalisation, puisque tous nos projets sont dans les régions où nous opérons en partenariat avec les départements centraux, mais également avec les collectivités locales qui représentent la région. Nous sommes donc dans le cadre partenarial avec les régions. Maintenant, la différence avec le futur, soit après la concrétisation du projet, est que ce sera plus à l'initiative des régions qu'à celle des départements centraux. Toutefois, aujourd'hui, il y a des régions, notamment le Souss Massa Draa et l'Oriental, qui sont leaders puisqu'elles sont en avance dans la cadre actuel. - F. N. H. : MEDZ est passé du secteur du tourisme à l'offshoring et à l'industrie. Avez-vous envisagé de vous projeter sur d'autres secteurs d'activité dans les années à venir ? - A. H. H. : MEDZ est en quelque sorte la locomotive du pôle infrastructure de CDG Développement, donc ce ne sont pas uniquement les activités industrielles, mais tout ce qui touche aux infrastructures, aussi bien dans l'irrigation, le transport, l'assainissement (eau, électricité, traitement de l'eau...), les marchés de gros... qui est visé. Nous avons travaillé sur les parcs d'activité commerciale, les marchés de gros et nous faisons évoluer notre offre vers des offres clé en main en matière de bâtiment industriel. - F. N. H. : Le partenariat MEDZ-Etat est une réussite comme en témoignent les réalisations. Cependant, quels seraient les points à améliorer pour plus de performance dans ce partenariat ? - A. H. H. : On a mis en place avec les pouvoirs publics une méthodologie de travail fondée sur la confiance à travers la réalisation d'études, notamment de marchés et techniques qu'on partage avec le public. On se base sur des données rationnelles pour bâtir un partenariat. Aujourd'hui, ça fonctionne, comme le prouvent les projets réalisés conjointement. La difficulté est que parfois l'Etat ne tient pas ses engagements, notamment en termes de versement des subventions prévues dans le cadre des conventions, qui prend du retard, alors que MEDZ tient toujours ses engagements en matière de réalisation, de délai et d'offre industrielle. - F. N. H. : MEDZ bénéficie aujourd'hui d'un prêt de 250 millions d'euros, soit 2,7 Mds de DH de la BEI et de l'ADF. Quelles sont les modalités d'octroi de cette dette (taux d'intérêt et durée) et comment comptez-vous la rembourser ? - A. H. H. : MEDZ compte rembourser cette dette avec les recettes provenant notamment de la vente des terrains des zones industrielles et des loyers des zones offshoring. Nos revenus nous permettront de couvrir les frais. Pour la durée d'endettement, elle est variable entre 10 et 15 ans. Nous pouvons choisir la durée ainsi que la période de grâce. Quant aux taux, ce sont des taux concessionnels qui fluctuent entre 2,5% et 3% et qui restent très intéressants par rapport aux taux bancaires marocains. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'effectivement ce sont des prêts en devises et si MEDZ a pu contracter ce prêt, c'est parce qu'elle peut mobiliser des recettes en devises grâce aux zones franches et aux clients internationaux dans l'offshoring qui peuvent régler leurs loyers en devises. Nous avons cette chance de pouvoir concilier entre recettes et prêts en devises. Dossier réalisé par L. Boumahrou