Elles étaient nombreuses à prendre part à la quatrième édition du Women's Tribune. Des femmes venues de divers pays, des femmes engagées qui portent en bandoulière leur combat de tous les jours : le respect des droits et libertés des femmes et leur implication, à tous les niveaux, dans le processus de développement économique. Il y avait aussi des hommes. Des hommes également engagés qui ont compris qu'aucun pays ne pouvait prétendre à un développement pérenne en excluant les femmes du processus de décision et en bafouant leurs droits les plus élémentaires. Tout ce beau monde était d'accord. Mais ce débat n'est-il pas sans fin ? Car, il est difficile d'imaginer qu'on en soit encore à parler de respect des droits et libertés des femmes, de parité, d'égalité, particulièrement dans certaines régions comme le Monde arabe où les révolutions et évolutions auguraient justement un retour à la normalité. Cette normalité qui doit conférer à la femme le rôle et la place qui lui échoient au sein de la collectivité. Aujourd'hui, malheureusement, il est amer de constater le recul enregistré dans certains pays arabes où la fin des régimes autoritaires s'est accompagnée de brimades encore plus accrues à l'égard des femmes. Au Maroc, on en est encore aux déclarations de bonnes intentions. Même si constitutionnellement la parité est, par exemple, consacrée, même si il y a eu la grande réforme de la Moudawana de laquelle est né beaucoup d'espoir. Mais dans les faits, rien n'a réellement changé dans le quotidien des femmes. Et c'est dommage ! Mais si d'aucuns s'accordent à dire qu'il ne faut pas plus de lois, mais plutôt que celles en vigueur soient appliquées, je suis d'avis qu'il y a encore une autre réforme à initier: celle des mentalités. Et c'est la plus dure à mettre en œuvre. Car, même avec la plus grande volonté du monde, les habits raccommodés ne redeviennent jamais neufs. En clair, pour éliminer les virus, il faut formater le disque dur. Autrement dit, formater tous ces esprits qui prennent leur pied en brimant la femme.