Elles étaient 150 femmes à participer à la deuxième édition du Women's Tribune ( Femmes de la Méditerranée, Femmes d'Afrique, Femmes du Monde Arabe), tenue à Essaouira du 27 au 29 mars, sous le Patronage de SM Le roi Mohammed VI. Pour cette deuxième édition, le thème était : « Femmes et Pouvoir : du discours à l'action ». Elles sont venues du Maroc, de la Tunisie, de l'Algérie, du Nigéria, de France, d'Espagne… toutes de grandes militantes de la cause féminine. Elles avaient répondu à l'appel des organisatrices pour donner suite à la première édition de cette tribune féminine qui n'exclut pourtant pas les hommes. Preuve en est tous les modérateurs des séances étaient des hommes. Mme Fathia Bennis, est la présidence de Women's Tribune, grande militante de la cause féminine. Une femme qui a fait ses preuves dans le domaine économique et continue à l'être toujours, avec un bon passage en tant que DG de l'ONMT où elle avait brillé laissant des échos très favorables à la fois chez les professionnels comme chez les cadres de l'Office. Elle dira au sujet des objectifs de Women's Tribune ( littéralement la Tribune des Femmes) : « Le Women's Tribune est d'abord un lieu d'échange, il donne la parole aux deux co acteurs du développement, les hommes et les femmes pour débattre ensemble sur un même pied d'égalité, de la place de la femme et des moyens nécessaires à son émancipation. Cette tribune n'est pas un lieu de lamentation et de victimisation. C'est un lieu d'échange où l'on débat, propose, raconte, échange entre personnes d'abord, dans tabous, ni fioritures mais avec respect et dignité toujours. » La deuxième édition se veut plus pointue, précise encore la présidente du Women's Tribune : « Femme et Pouvoir pour s'interroger toues et toutes sur sa difficile conjugaison au féminin. Du bastion politique en passant par la sphère économique et médiatique, les femmes sont souvent de grandes absentes. Le programme a pour objet justement d'écouter, de comprendre les raisons, proposer des pistes de réflexion, suggérer quelques mesures concrètes … » Il est à savoir que Women's Tribune se veut un carrefour d'échanges et de rencontres des femmes des deux rives de la Méditerranée et d'Afrique. C'est un croisement de regards et d'idées, un espace d'expression et de réflexion autour de thèmes spécifiques où se conjuguent savoirs intellectuels, expériences pratiques. Telle est la vocation du Women's Tribune qui se veut également un Evènement qui réunit des hommes et des femmes pour débattre ensemble de l'égalité des chances, des droits, et de l'accès à la citoyenneté en Méditerranée et Afrique. Concernant son objectif principal, le Women's Tribune cherche à renforcer le leadership des femmes arabo- africaines en tant qu'actrices du développement de la société d'aujourd'hui et de demain, tant au niveau national qu'international. Pour les objectifs spécifiques, il vise à créer des liens entre les divers collectifs et réseaux de femmes, être une force de proposition au niveau national, régional et international, documenter et diffuser les expériences, pratiques et savoirs et de favoriser les échanges Sud-Sud et Sud-Nord. Le programme de la 2 ème édition était à la fois riche et varié. « le Pouvoir est depuis toujours masculin, dira Mme Bennis, l'obéissance, est, elle, féminine. Le pouvoir d'agir, de décider, de faire ou ne pas faire, appartient aux hommes. Les Femmes ont eu par conséquence logique le second rôle, de lui de la muse, de l'inspiratrice… La problématique du Pouvoir est bien au cœur des rapports sociaux de sexe… ». Le premier sujet débattu d'ailleurs, le premier jour de la deuxième édition était « entretien, femme, du pouvoir d'influence au pouvoir d'action », avec l'intervention principale de Luc Ferry, homme politique et philosophe français et des échanges de point de vue par Hind Taarji, journaliste marocaine et Christine Kelly, ex journaliste à LCI, membre actuel du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ( CSA en France). Le sujet du dimanche matin a porté sur « la Politique est-elle une affaire d'hommes ? », avec une brillante intervention de Ségolène Royal, bien appréciée par la junte féminine présente. De sa part Nouzha Sqali, ministre di Développement Social de la Famille et de la Solidarité, a dressé un état des lieux des progrès acquis au Maroc, depuis l'avènement de SM Le Roi Mohammed VI, en matière des droits de la Femme et de la mise en place de la Moudawana, le qualifiant de bien positif et prometteur. Des débats et des discussions bien intéressants aussi les uns et les autres, ont eu lieu, durant deux jours et demi. Ils en sortiront des recommandations auxquelles nous reviendront dans une prochaine édition. Il faut tout de même retenir que le combat de l'acquisition des pleins droits de la Femme (aussi bien politiques, économiques que sociales, entre autres…) est une affaire qui réclame une lutte au quotidien et sans relâche. Apprendre qu'en France, pays des Droits de l'Homme que les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes de 30%, que 80% des femmes ont des bas salaires, que 80% des contrats précaires touchent des femmes et 80% de petites retraites sont octroyées aux femmes et qu'à peine 18 % des femmes accèdent au parlement, selon Ségolène Royale, il y a de quoi dire que le chemin est encore long à parcours aussi bien dans pays développés que dans les pays en développement. Qu'en dira-t-on alors de la situation de la femme dans les pays en développement ? En tout cas, comprendre ne veut dire nullement excuser, ni laisser faire à l'infini… Tout le monde s'accorde pour dire que la femme forme 50% de la société, pourtant lorsqu'on fait une analyse objective et réaliste, on en conclut que cela était vrai, il y a des années. Eh bien sachez mesdames que de notre temps, si on cumule les diverses fonctions que vous assumez de nos jours, vos représentez au moins 75% de la Société Moderne. Vous êtes à la fois, épouse, mère, fonctionnaire ou employée, militante sociale ; vous assumez plusieurs responsabilités à la fois allant de la gestion de votre ménage, à celle de votre mari, de vos enfants, en passant par une présence de terrain dans les diverses associations humanitaires et de solidarités, des coopératives de production sinon des entreprises économiques, en y ajoutant des responsabilités politiques ( communales, parlementaires, associatives professionnelles …). En bref, vous faites bouger la société dans de divers sens, pourtant cette société ne vous rend pas l'hommage et la reconnaissance de vos droits légitimes que vous méritez. Votre combat finira par atteindre son objectif grâce à votre ténacité et votre implication exemplaires dans la vie au quotidien. Vous méritez bien des hommages en toute occasion et particulière en marge de la tenue du Women's Tribune. Bravo à vos mesdames et très bonne continuation.