L'évolution de l'activité du secteur maritime est déterminée par le développement économique qui prévaut. Le secteur s'est ainsi caractérisé par de faibles performances en 2008, une reprise en 2010 et un ralentissement par la suite. La décélération risque de se poursuivre en 2012 et bien au-delà. Parmi les secteurs qui ont été touchés de plein fouet par la crise internationale, celui du transport maritime figure en bonne position. Depuis le mois d'octobre 2009 la situation du secteur a commencé à se dégrader, avant de se ressaisir progressivement à partir du mois de mars 2010 pour retrouver le taux d'avant la crise en 2011. Entre 2009 et 2010, suite aux effets de la crise, le chiffre d'affaires de la flotte marocaine a baissé de 25% pour ne rapporter que 4,5 milliards de dirhams. On peut ainsi dire que le secteur du transport maritime, dans sa double dimension internationale et nationale, a parfaitement épousé le profil ayant caractérisé les autres économies de par le monde, à savoir de faibles performances. D'après les analystes de l'Observatoire de conjoncture, comme ailleurs dans le monde, il serait très difficile pour le secteur de maintenir le cap sans une mise à niveau de cette activité et sans le soutien de l'Etat. «La situation semble encore plus contraignante en raison du vieillissement de la flotte et des coûts élevés qu'impose cette opération et du manque de liquidité pour la concrétiser», expliquent-ils. Si aucune initiative n'est prise dans ce sens le Maroc devra se tourner vers l'extérieur pour transporter plus de 70 millions de tonnes de marchandises, annuellement transportées dans le cadre de ses échanges avec l'étranger, et plus de 4 millions de passagers. 43 navires marocains participent au transport de ce volume de biens et de personnes dans le cadre des échanges internationaux. Le retrait des acteurs marocains de cette activité ferait perdre au pays plus de 4 milliards de dirhams et 5.000 emplois directs actuellement pourvus. Ajoutons à cela que la concurrence est très rude pour les compagnies marocaines. Elles peinent à tenir tête à leurs homologues de l'étranger en raison de leur taille très réduite et aussi de leur incapacité à supporter les coûts très élevés des hydrocarbures dont le prix ne cesse d'augmenter et à faire face aux tarifs onéreux imposés par les assureurs. Jusqu'à une date récente, seule une dizaine, de compagnies de transport maritime sont actives sous le pavillon national dont trois amateurs se taillent la grande part : IMTC, Comanav et Comarit. Cette dernière compagnie est aujourd'hui sur la sellette en raison de ses difficultés financières. Les conjoncturistes prétendent que cette crise intervient à un moment où le pays a déployé d'importants efforts pour développer ses infrastructures portuaires susceptibles d'aider ses compagnies et renforcer sa contribution dans le développement des moyens des transports maritimes du fret et des voyageurs. Actuellement, il dispose de ports de commerce situés sur les deux façades maritimes notamment à Casablanca, Tanger, Nador, Kénitra-Mehdia, Mohammedia, Jorf Lasfar, Safi, Agadir, Tan Tan, Laayoune et Dakhla. La mise en service du nouveau port de Tanger Med a permis de booster le secteur du transport maritime par sa vocation principale en tant que hub de transbordement qui a attiré les leaders du secteur. 98% des échanges du Maroc avec le reste du monde sont effectués par voie maritime. 72% du trafic portuaire sont assurés par trois ports seulement : Casablanca, Mohammedia et Jorf Lasfar. Les marchandises en vrac représentent 83% du tonnage total. Le développement du patrimoine portuaire et sa modernisation ont été effectués à travers l'amélioration des conditions d'exploitation et de sûreté aux ports, la protection du domaine public portuaire, ainsi que sa valorisation et sa conservation. Le but est de permettre au Maroc de disposer d'un système de transport maritime efficace, à faible coût et pérenne et de mettre à niveau la compétitivité des opérateurs marocains pour leur permettre d'évoluer favorablement dans un marché de plus en plus concurrentiel. En définitive, les problèmes que connaît actuellement le secteur remettent sur la table l'urgence de sa restructuration pour lui permettre de jouer son rôle économique dans les meilleures conditions. La concentration aussi bien en ce qui concerne les amateurs que le trafic portuaire joue également de mauvais tours à l'activité. Sur le plan international, la décélération risque de se poursuivre en 2012 et bien au-delà. Elle serait la résultante de la crise de l'emploi, des problèmes de la dette souveraine et de la fragilité des systèmes financiers. Le Maroc ne sera pas ménagé.