Quarante-deux personnes tuées et 24 autres blessées, suite à la chute dans un ravin d'un autocar à El Haouz, apprend-on auprès des autorités locales. Deux personnes tuées et quatre autres blessées dans un accident survenu sur la route nationale reliant Ouarzazate à Kelaat M'Gouna. Ces deux évènements tragiques ont tous eu lieu mardi dernier. Sur les six premiers mois de 2012, le nombre de morts était en augmentation de plus de 8%. Ces accidents mortels surviennent à une telle fréquence que, dans la conscience collective, ils tendent malheureusement à s'assimiler à une banalité. Avec plus de 4.000 morts par an, les routes marocaines sont parmi les plus meurtrières au monde. Bien triste manière de se distinguer ! Et ça coûte au pays : 2% du PIB par an. L'avènement du nouveau code de la route, lequel était censé réduire considérablement le nombre des accidents, n'aura finalement rien changé. Seulement deux ans après son instauration, il semble déjà vieillot. Et les autorités tentent en vain de colmater les brèches. En juillet dernier, une série d'actions ciblées ont été prises pour renforcer le contrôle et la prévention pour les véhicules de transport des voyageurs, suite aux deux accidents d'autocars survenus sur la même période au niveau des provinces de Nador et d'Essaouira ayant fait 27 morts et des dizaines de blessés. Il s'agissait, entre autres, de réactiver l'action des commissions mixtes de contrôle au niveau des gares routières. Objectif : procéder systématiquement, avant d'autoriser tout départ d'autocar de la gare routière, à une vérification des pièces et documents justifiant la disponibilité des autorisations requises, de la validité de la visite technique et à un contrôle visuel de l'état mécanique du véhicule. Il a été également décidé de renforcer et de cibler davantage le contrôle routier sur les véhicules de transport de voyageurs en dehors des gares routières et le long des trajets. Pourtant, au regard de la hausse des accidents et du nombre de victimes, il faut se rendre à l'évidence : les pouvoirs publics ont échoué. Cela est-il surprenant ? Les observateurs avertis diront tout de suite non. Parce que le Maroc a beau avoir le «meilleur» code de la route et le plus répressif au monde, l'hécatombe continuera s'il n'est pas appliqué. Car, en définitive, c'est de cela qu'il s'agit : le code de la route souffre de son inapplication. Car, quand les délits routiers sont couverts par le laxisme et la corruption, il ne faut guère s'étonner de ce bilan désastreux.