Le bilan des accidents survenus sur l'axe routier de Chichaoua-Marrakech-Benguérir, RN8, interpelle à plus d'un titre. Cet axe routier est le plus meurtrier dans tout le pays. Presque chaque semaine, on déplore des morts. Mercredi 18 décembre 2002. Quatre personnes ont été tuées et 22 autres blessées, dont quatre grièvement, dans un accident de la circulation survenu à Marrakech. L'accident s'est produit, selon le Commandement régional de la Protection civile, sur la route nationale N°8 (RN8), à Saâda, dans la préfecture de Marrakech-Ménara, lors d'une collision frontale entre un camion et un autocar assurant la liaison Aousserd-Marrakech. Les personnes blessées ont été évacuées vers l'hôpital militaire Avicenne de Marrakech. Voilà le bilan d'un seul accident. Sur la même route, RN8, à vingt-deux kilomètres de Marrakech, vers Casablanca, au début de l'année en cours, dix-sept personnes ont trouvé la mort et 44 autres ont été blessées, dont huit grièvement, dans un grave accident de deux autocars et un semi-remorque. Ce terrible accident, selon une source responsable, avait pour cause l'imprudence, l'excès de vitesse et le non-respect du code de la route. Quelques semaines plus tard, trente-trois personnes ont été blessées, dont dix grièvement, dans un autre accident de la route survenu aux environs de la ville ocre. Cet accident s'est produit quand le chauffeur a perdu le contrôle de l'autocar à dix-huit kilomètres de Marrakech sur la route menant à Agadir. La semaine dernière, aux environs de Benguérir, six personnes ont été tuées et deux autres ont été blessées, lorsqu'un grand taxi en provenance de Casablanca est entré en collision avec la voiture d'un parlementaire roulant dans le sens inverse. Le problème est que dans cette zone, Chichaoua-Marrakech-Benguérir, presque chaque semaine, l'on déplore des morts à cause des accidents de circulation, en plus des blessés et des dégâts matériels importants. Et malgré ces bilans qui interpellent à plus d'un titre, l'hécatombe se poursuit avec une progression alarmante. Dans ce cadre, des questions se posent et s'imposent avec acuité. Est-ce que cette zone connaît un trafic routier intense du fait qu'elle constitue un point d'intersection et de liaison entre le centre et le sud du pays ? Est-ce que l'infrastructure routière dans cette zone meurtrière ne répond pas à l'intensité du trafic qu'elle connaît chaque jour ? Cela est-il dû, comme à l'accoutumée à l'excès de vitesse, au non-respect du code de la route, l'état mécanique des véhicules mis en circulation et à la conduite en état d'ivresse ? Sachant qu'un accident de la circulation est le résultat de l'interaction de trois facteurs : un facteur humain, conducteur ou piéton, l'état mécanique du véhicule. Force est de constater que les causes des drames sur la RN8 s'articulent autour des trois facteurs en même temps, mais celui de l'infrastructure et de son environnement vient en tête. Il faut dire qu'en l'état actuel des choses, le renforcement des services de contrôle, notamment pour les autocars, les transporteurs de marchandises et les grands taxis, sur l'axe routier en question, pourrait atténuer la situation.