Le Comité national de l'environnement des affaires annonce la mise en place d'une feuille de route 2018-2021. L'accent sera mis sur l'automatisation des tribunaux de commerce et la réforme des sûretés mobilières.
Sur la dernière décennie, le Maroc a réalisé d'importants progrès dans le classement Doing Business de la Banque mondiale (BM). Entre l'édition de 2010 et celle de 2019, le pays est passé de la 128ème à la 60ème place du célèbre rapport de l'Institution de Bretton Woods. L'amélioration du classement dans le Doing Business renforce l'attractivité d'un pays aux yeux des investisseurs internationaux. Elle traduit également d'importants efforts pour l'amélioration du climat des affaires, qui rend la vie facile aux entrepreneurs. Le bond substantiel du Royaume dans le classement du rapport de la BM est la résultante d'une série de réformes facilitées par le Comité national de l'environnement des affaires (CNEA), créé en 2010 et présidé par le Chef du gouvernement. A l'actif du CNEA qui regroupe en son sein les opérateurs publics (ministères, organismes publics), il y a lieu de citer l'amendement et la révision du droit des affaires et des actions de modernisation allant dans le sens du développement des systèmes électroniques d'échanges d'informations, la simplification des procédures administratives et le déploiement des guichets uniques. La tenue de la 10ème réunion annuelle du CNEA a été l'occasion pour Thami El Maaroufi, conseiller du Chef du gouvernement en charge de l'amélioration de l'environnement des affaires et coordonnateur du secrétariat CNEA, de sensibiliser sur les actions en cours, tout en exposant les importants progrès réalisés par le Maroc, en termes d'amélioration du climat des affaires. «Le Comité qui assure également la fonction de veille sur ce qui se dit sur le Maroc à travers les rapports internationaux, constitue le principal interlocuteur de la BM pour l'élaboration du classement du Royaume au Doing Business», soutient le conseiller du Chef du gouvernement, qui a rappelé que le CNEA étaye la BM sur l'ensemble des réformes en cours et à venir dans le domaine de l'amélioration de l'environnement de l'entreprise, créatrice de richesse et d'emplois.
Le Plan d'action qui préfigure la stratégie nationale La présentation du Plan d'action du CNEA 2017-2018 a pris une grande place dans l'allocution de El Maaroufi. Pour cause, celui-ci comporte la mise en place de la feuille de route 2018-2021 pour permettre au Royaume d'intégrer le top 50 mondial. Interrogé sur les axes sur lesquels le pays devra consentir des efforts pour atteindre l'objectif précité, le conseiller du Chef du gouvernement rétorque : «L'accent sera mis sur la réforme d'automatisation des tribunaux de commerce et celle des sûretés mobilières qui facilitera l'accès des entrepreneurs au financement». L'amélioration du classement du Maroc dans le Doing Business 2019 (3ème position au niveau africain et 1ère en Afrique du Nord) est tributaire de l'amélioration des indicateurs ayant trait à la création d'entreprise et le sauvetage des entreprises en difficulté, ainsi que le raccordement à l'électricité des consommateurs industriels. A cela s'ajoutent le transfert de propriété, le commerce transfrontalier et le règlement de l'insolvabilité. Par ailleurs, parmi les axes cruciaux du Plan d'action, il y a lieu de citer la mise en place d'une enquête sur les contraintes au développement du secteur privé et l'élaboration d'un baromètre du climat des affaires. Une plateforme électronique d'écoute des doléances des entreprises et un système électronique de suivi de l'image du Maroc à l'international seront prochainement opérationnels. «La plateforme est en phase de test. Ouverte à toutes les entreprises, elle permettra le renforcement du dialogue public-privé pour l'amélioration de l'environnement des affaires. Elle sera opérationnelle en 2019», confie-t-on du côté du CNEA. ■
Au-delà du Doing Business Thami El Maaroufi est formel : «Certaines réformes prenant en compte les doléances des opérateurs marocains n'influencent pas forcément le classement du pays dans le Doing Business. Mais notre rôle est d'être à l'écoute des entreprises marocaines et de créer des conditions favorables à leur développement», assure-t-il. Et d'ajouter : «Le plus important est de réussir les réformes mises en place et non de les précipiter pour gagner coûte que coûte des places dans le classement Doing Business». Certains pays adoptent la stratégie inverse consistant à précipiter les réformes sans pour autant les réussir, fait-il remarquer. Une telle démarche a peu d'impact sur l'amélioration du climat des affaires. «Des Etats sont allés jusqu'à supprimer des réformes initiées dans l'unique but de progresser dans le classement du Doing Business», révèle le conseiller de El Othmani.