- 700 MDH générés par le partenariat bancassurance avec Crédit du Maroc. - La compagnie veut se développer davantage sur la Vie et profiter de l'expérience de Sanlam.
C'est devant un parterre de journalistes et d'analystes que Saham Assurance a présenté ses derniers résultats sous pavillon marocain. La compagnie d'assurances, dans un contexte qualifié de fortement concurrentiel, a dégagé un chiffre d'affaires global de 4,84 milliards de dirhams, en hausse de 10,3% comparativement à 2016. L'assureur a connu une croissance importante des primes dans toutes les branches. Sur la branche Vie, le groupe a franchi pour la première fois le cap du milliard de DH de primes émises, selon le management. 1,023 milliard de DH très exactement. C'est 249 millions de DH de plus que l'année dernière. Cette performance est principalement le fait du partenariat bancassurance avec le Crédit du Maroc. «En seulement 2 ans de partenariat avec Crédit du Maroc, nous avons dépassé 1 milliard de DH de chiffre d'affaires dans la Vie», se félicite Mahmoud Oudrhiri, DG délégué de Saham Assurance. «Ce partenariat nous a rapporté 700 MDH depuis son démarrage. Nous dépassons à ce stade notre objectif initial de 2 ou 3 années», a-t-il ajouté.
Ne pas lésiner sur les moyens...
Sur cette branche, la compagnie ne compte pas lésiner sur les moyens et veut se faire une place parmi les gros du marché. Elle profitera notamment de l'expertise du Groupe Sanlam dans l'assurance Vie pour présenter une offre plus développée et attrayante, d'autant plus que le potentiel sur le segment du marché au Maroc n'est pas suffisamment exploité. «Les Sud-Africains ont un véritable savoir-faire dans l'offre et la commercialisation de produits d'assurance Vie, c'est un groupe centenaire et qui a 100 ans de résultat technique positif», a commenté Nadia Fettah, DG de la compagnie. Et de poursuivre : «Sans vouloir dévoiler ce que nous voulons faire, nous considérons également d'autres modes de distribution de l'assurance Vie. La distribution est un sujet majeur. On s‘est creusé les méninges pour être inventif et développer davantage cette branche chez nous».
Sinistralité automobile
La branche non Vie réalise, quant à elle, une hausse de 5,7% à 3,82 Mds de DH. Au Maroc, Saham Assurance conforte sa place de premier assureur «non Vie», en étant notamment leader sur le segment de l'automobile et des accidents corporels. Les primes automobiles atteignent 2,1 Mds de DH, celles de l'assurance santé 900 MDH. C'est près du quart du marché. La problématique de la fréquence des sinistres matériels dans l'automobile a bien entendu été évoquée par le management, qui a fait part de son souhait de la traiter de façon collégiale avec les autres assureurs et les autorités compétentes. Le management a toutefois indiqué que l'impact de ce phénomène diffère selon les compagnies, et que Saham serait moins touchée grâce à une politique plus prudente sur ce segment. «Nous étions sélectifs au niveau de la croissance. Sur la branche automobile, nous avons affiché une croissance de 3% lorsque le marché a fait 5%. Nous avons réagi en avance par rapport à nos concurrents parce que nous sommes leaders sur le marché et forcément avons plus de visibilité», ont expliqué les dirigeants. Ils assurent quand même pâtir de cette sinistralité : «Notre S/P (ratio sinistres sur primes ndlr) a pris 2% sur le chiffre d'affaires automobile. Et c'est énormément d'argent. Nous avons un vrai problème de sinistralité automobile».
Trois facteurs explicatifs
«L'étude de la FMSAR (Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance) est pratiquement bouclée, nous avons déjà les premiers axes qui expliquent ce phénomène», annonce le DG délégué. Le management a ainsi cité 3 facteurs explicatifs. Le premier est la densité (nombre de véhicules au km²). Le second concerne l'équipement (garanties annexes). Sur ce volet, Oudrirhi explique que «statistiquement quand le conducteur dispose d'une assurance tous risque, par exemple, le comportement n'est pas le même, et cela induit naturellement à une hausse de sinistralité». Le troisième facteur est le phénomène de fraude qui s'intensifie sur tout le marché. «C'est l'un des sujets au niveau de Saham Assurance que l'on prend au sérieux», a-t-il ajouté. Malgré cette hausse de la sinistralité automobile, la compagnie affiche un ratio combiné de 95,6% et un ratio S/P global de la non Vie de 65,5%. «Nous sommes l'une des rares compagnies de la place à avoir un ratio combiné inférieur à 100%», s'est réjoui Oudrirhi. ■
Transformation digitale et perspectives Mahmoud Oudrhiri a qualifié l'année 2017 de «charnière» pour la compagnie, car elle marque le début d'une stratégie visant à faire de Saham Assurance Maroc une entreprise «100% Customer Centric». Le processus de transformation digitale est lui bien entamé, avec en ligne de mire l'objectif est d'aboutir à une compagnie «100% digitale». Sur la poursuite des objectifs de l'entreprise alors que celle-ci changera de main d'ici le deuxième semestre après le closing de l'opération de cession, Nadia Fettah a assuré que «les objectifs resteront les mêmes. Nous fonctionnons avec un plan stratégique triennal, nous en sommes à la moitié. Un actionnaire qui arrive n'a ni baguette magique ni pression particulière sur notre activité».