LAgence Nationale de la Promotion de lEmploi et des Compétences renaît de ses cendres. Cet organisme dépendant de lEtat semble encore voguer sur les nuages après lannonce de linsertion de 42,5% de lensemble des chercheurs demploi par ses soins. La création dun observatoire de lemploi alimente aussi lespoir dune meilleure visibilité sur le marché du travail. Les efforts déployés par lANAPEC pendant lannée 2004 ont été fructueux dans leur ensemble. 20.448 chômeurs ont pu avoir un emploi grâce à lAgence, soit un taux de 42,5% contre 36% en 2003. Cette hausse de 6,5% est due, selon Mohamed Chafik, directeur de lAgence, à «une dynamique du marché de lhôtellerie et de la restauration qui a capté 66% des candidats, suivi des services avec près de 9% et enfin du marché de la grande distribution et de lagriculture avec 7,5% chacun». Il faut souligner que lANAPEC ne se contente pas uniquement de mettre en relation loffre et la demande qui existent au sein du marché. Elle incite, en effet, par le biais de programmes dappui à lauto-emploi et de contrats daccès à lemploi. Sur le premier volet, celui de la création de micro-entreprises, lAgence semble céder du terrain devant les ONG qui opèrent dans ce domaine actuellement en vogue. Chafik constate à ce sujet que la «création de micro-entreprises et demplois indépendants est loin dêtre satisfaisante étant donné que lANAPEC nest quun partenaire parmi dautres en matière de création de micro-entreprises». Visibilité du marché Pour les chômeurs de longue durée, lAgence a préparé un atelier distinct pour les aider à dépoussiérer leur C.V. Les ateliers de recherche active demploi sont dune durée de trois semaines et sont encadrés par des conseillers qui essaient de montrer de nouvelles opportunités qui ne sont pas nécessairement apparentes au sein du marché du travail. Le marché «caché» peut offrir en effet une alternative à cette catégorie de chômeurs qui risque dêtre dépassée définitivement par les exigences des employeurs. En parallèle à ces constats optimistes qui découlent du rapport dactivité de lANAPEC, une nouvelle structure sera créée au cours de lannée 2005 et sera chargée dassurer une plus grande visibilité du marché du travail. Il sagit de «lObservatoire de lemploi». Cest une structure étatique qui est appelée à mettre en uvre une typologie des emplois à travers une segmentation du marché plus profitable aux demandeurs demploi. À linstar de ce qui existe en France depuis 2000, il est question de minimiser lencombrement de lAgence qui compte actuellement près de 176.000 candidatures cumulées au fil des années. Rien quen 2004, 47.000 nouveaux candidats ont déposé leur demande à lANAPEC en attendant les postes qui leur sont proposés. Il faut remarquer que ce travail de segmentation du marché est plus quun préalable en la matière. Toujours est-il que les moyens humains et financiers actuels de lANAPEC peuvent entraver ce nouveau redéploiement. Des conventions et des accords de partenariat vont être conclus à cet effet avec divers organismes publics, pour doter lAgence doutils nécessaires afin de mener à bien sa mission. Lhandicap de la formation ? Vu que tous les profils lintéressent, lANAPEC apparaît probablement comme le seul organisme qui ne sattarde pas sur la fameuse hypothèse de «linadéquation de la formation aux attentes des employeurs». Non seulement parce que son caractère public lexige, mais surtout parce que lAgence croit que cette inadéquation pourrait se réduire à un faux problème si elle sert à expliquer la précarité de lemploi dans notre pays. Les données statistiques provisoires pour lannée universitaire 2004-2005 démontrent que le nombre total des diplômés du 1er et du 2ème cycle universitaire a atteint 20.678 lauréats. Titulaires de diplômes en sciences juridiques, économiques, en technologie, en sciences de lingénieur, ces «nouveaux» chômeurs seront appelés à faire leurs premières expériences dans un marché quils jugent très flou. Hormis «les pistonnés», la majeure partie devra nécessairement sadresser aux divers organismes spécialisés en la matière pour trouver une place dans la longue file dattente des jeunes diplômés-chômeurs.