Le 8 mars a connu l'organisation de plusieurs rencontres relatives à l'évaluation de la condition féminine au Maroc. Bassima Hakkaoui et Michelle Bachelet ont, elles aussi, organisé des rencontres avec les médias. Ce 8 mars, date de la célébration de la Journée de la femme, a été particulièrement intense ! Entre la conférence de presse de Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, et celle de Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d'ONU Femmes, il y avait matière à débat en cette journée spéciale. Pour l'occasion, Bassima Hakkaoui a annoncé que son département se penche sur l'élaboration d'un plan gouvernemental visant à consacrer l'égalité des sexes et la parité et le rendre contraignant pour tous les secteurs gouvernementaux. Elle a également insisté sur le rôle du législatif pour concrétiser les principes d'égalité et de parité et de mise en œuvre optimale de la Constitution. En effet, plusieurs projets de loi sont en attente de mise en œuvre : les lois organiques relatives à la création d'une autorité pour la parité et du Conseil consultatif de la famille et de l'enfance, et le projet de loi contre la violence à l'égard des femmes qui sera réexaminé conjointement avec le ministère de la Justice. Rappelons que les premières actions du ministère, au titre de l'année en cours, seront destinées à la promotion des droits de la femme rurale et de sa situation socioéconomique, ainsi qu'à la protection des femmes sur les lieux de travail et la valorisation du travail au foyer qui demeure mal perçu par la société, précise la ministre. A l'autre bout de Rabat et à une heure d'intervalle, c'était au tour de la Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d'ONU Femmes, Michelle Bachelet, qui a commémoré la Journée internationale de la femme au Maroc en mettant en exergue les progrès réalisés mondialement sur le plan des droits juridiques, des résultats éducatifs et de la participation à la vie publique des femmes. Elle a également souligné que les femmes demeuraient confrontées à d'importantes inégalités, telles que l'inégalité des chances et les violations flagrantes de leurs droits. Après avoir salué les avancées réalisées par la Constitution marocaine, qui établit, du moins sur le papier, le principe d'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines ainsi que la priorité donnée aux conventions internationales, Michelle Bachelet a tout de même noté que «malgré les mesures promues et les progrès réalisés dans de nombreux Etats arabes, les femmes revendiquent des progrès plus importants. Le fait de se distinguer par la plus basse représentation des femmes en politique et dans la main-d'œuvre ne rend justice ni aux femmes arabes, ni à l'Histoire, ni à l'héritage, ni à l'avenir du Monde arabe». A noter qu'en 2011 le Maroc comptait 16,4 millions de femmes représentant 50,8% de sa population et dont 41,6% vivaient en milieu rural, selon des chiffres publiés mercredi par le Haut Commissariat au Plan. Quelque 58,2% des filles et des femmes rurales âgées de 10 ans et plus étaient sans niveau d'instruction en 2011 (contre 29,8% en milieu urbain) et seules 0,6% ont un niveau supérieur (contre 8,7% dans les villes). En 2011, 16% des ménages ruraux étaient dirigés par des femmes (contre 20,8% dans les villes), toujours selon le HCP.