Auparavant première femme à avoir tenu les rênes du Chili, Michelle Bachelet se charge aujourd'hui de la promotion de la femme à travers l'institution onusienne qu'elle dirige : l'ONU femmes. Bachelet a donc choisi le Maroc pour célébrer la Journée mondiale de la femme. Elle a tenu hier, à la Trésorerie générale du royaume à Rabat, une conférence de presse à laquelle étaient présents des journalistes marocains et étrangers. Entamant la conférence par un discours, elle y a mis l'accent sur l'émancipation de la femme rurale. « Autonomiser les femmes rurales : en finir avec la faim et la pauvreté » était d'ailleurs le thème de la journée. Dans son discours, Bachelet a énuméré les principales étapes de reconnaissance des droits des femmes, depuis la première journée internationale de la femme, célébrée en 1977, jusqu'à celles que confrontent les femmes actuellement. Un monde arabe discriminatoire Avant de répondre aux questions des journalistes, la directrice de l'organe féminin de l'ONU a tenu à rappeler le retard du monde arabe en matière d'égalité des genres. Ainsi, 7 % des femmes arabes sont présentes dans les gouvernements de leurs pays, contre une moyenne mondiale de 16,7 %; 10 % sont parlementaires, contre 20 % dans le monde, et enfin 26 % des femmes arabes sont actives, contre une moyenne mondiale de 52 %. Concernant la situation des femmes au Maroc, Michelle Bachelet a d'abord tenu à féliciter le Maroc pour les dernières avancées institutionnelles, qu'elle a qualifiées de « majeures » dans le monde arabe. Néanmoins, elle a tenu à rappeler que les dispositions de la nouvelle Constitution, aussi avancées soient-elle, doivent « être traduites dans les faits, grâce aux mécanismes législatifs ». Répondant à une question du Soir échos, concernant la capacité des femmes marocaines à s'émanciper, sous un gouvernement dirigé par un parti d'idéologie islamiste, Bachelet a insisté sur le fait que « ces problématiques ne peuvent être résolues qu'à l'intérieur du pays lui même, par la volonté de ses citoyens à donner tous les droits aux femmes ».