Le crédit bancaire gagne encore en tonus. Au mois d'octobre, tous les segments du marché se sont améliorés et les prêts à l'équipement ont particulièrement surperformé parmi la famille des crédits bancaires.
Le crédit a, semble-t-il, retrouvé de la vigueur en octobre, après un léger ralentissement un mois auparavant. Sa croissance au 31 octobre s'est chiffrée à 5,2% en glissement annuel, portant ainsi l'encours global à 832,14 milliards de dirhams. Cette évolution est en effet la conséquence de la hausse dans les différents compartiments de crédit, en particulier les prêts à l'équipement. Derrière ce regain, une production de prêts à l'équipement qui ne cesse d'augmenter depuis déjà plusieurs mois. Les concours à l'équipement se sont en effet accrus de 0,7% en glissement mensuel. Sur un an, la hausse est de 13,9%. Près de 20 milliards de dirhams ont été distribués sur ce segment durant les douze derniers mois. Toutefois, cette hausse est à nuancer. En zoomant davantage, l'on s'aperçoit que le secteur public est assurément la locomotive sur ce marché. Les crédits aux sociétés non financières publiques (ONCF, OCP, Masen…) ont cru de 36,4% en glissement annuel. Depuis le début d'année, cette progression est de 29,2%. Les banques ont distribué plus de 11 milliards de dirhams à ces entités publiques sur les douze derniers mois. Il faut dire que ces géants étatiques consentent un certain nombre d'investissements particulièrement budgétivores. L'on peut citer, dans ce sens, l'ONCF qui a récemment accéléré la construction de sa ligne à grande vitesse. Cela dit, les grands comptes publics n'ont pas beaucoup de difficultés à lever des fonds auprès des banques, la garantie de l'Etat étant un atout supplémentaire. L'ONCF, par exemple, profitera de cette garantie pour solliciter un emprunt bancaire plafonné à 3 Mds de DH remboursable à terme et assorti d'un taux de 3,8%.
107 milliards de DH seront investis en 2018 par les EEP
En 2016, les investissements réalisés par les EEP ont totalisé 72,67 milliards de DH. Les prévisions de clôture de l'année 2017 seraient d'environ 80 milliards de DH, confirmant ainsi le maintien des investissements, en termes de réalisation, à un niveau élevé. Le volume d'investissements prévisionnel des EEP au titre de l'exercice 2018 s'élève à 107,57 milliards de DH, marquant une hausse de 1% par rapport aux prévisions actualisées de l'année 2017 (106,35 Mds de DH). De quoi soutenir le crédit destiné à ces entités pendant les prochains mois.
L'embellie des autres secteurs
Tous les autres segments ont également amélioré leurs encours. Les crédits à la consommation ont augmenté de 4,5% en octobre après 4,3% un mois plutôt. De même, la croissance des crédits à l'immobilier s'est accélérée de 3,5% à 4,1%, recouvrant une hausse de 3% après 0,8% pour la promotion immobilière et de 4,6% après 4,8% pour les crédits à l'habitat. Quant aux facilités de trésorerie, leur baisse s'est atténuée de 3,2% à 1,9%. L'encours des créances en souffrance s'établit à fin octobre 2017 à 64 milliards de DH, en augmentation de 3,3% en glissement annuel. Le taux de sinistralité ressort à 7,7%. Leur concentration demeure plus importante au niveau des entreprises non financières (38,75 milliards de DH). Les ménages, dont le taux de sinistralité dépasse les 11% en glissement annuel, représentent 38,54% de l'ensemble des créances en souffrance, soit plus de 24 milliards de DH. ■