Le Maroc et la France ont confirmé leur ambition de construire deux économies compétitives, «innovantes» et engagées dans des relations «équilibrées». «Les deux pays confirment leur ambition de construire deux économies compétitives et innovantes, engagées dans des relations équilibrées se projetant de façon coopérative et ambitieuse vers l'Afrique pour y favoriser une croissance durable», indique la Déclaration finale sanctionnant les travaux de la Rencontre de haut niveau Maroc-France qui s'est tenue jeudi à Rabat. A ce titre, la France s'est déclarée disposée à accompagner le Maroc dans le processus de renouvellement de son modèle de développement économique. Déterminés à accroître la compétitivité de leurs économies, les deux pays réaffirment la nécessité de mettre en place un cadre général des affaires favorable à la promotion des échanges et des investissements, mettant l'accent sur la nécessité de faciliter les démarches administratives et l'accès des citoyens aux services publics, grâce notamment au développement des initiatives en faveur du gouvernement électronique. Le Maroc et la France se sont félicités dans ce cadre de la signature d'une déclaration d'intention dans le domaine du numérique afin d'accompagner la mise en place de l'Agence du Développement du Digital ainsi que la mise en œuvre de la stratégie marocaine de développement de l'économie numérique. A cet égard, la déclaration insiste sur l'importance de protéger la propriété intellectuelle, afin de promouvoir une économie performante fondée sur le savoir et l'innovation. Ils ont également réitéré leur engagement en faveur du soutien aux PME et de la promotion de l'entreprenariat à travers, notamment, l'appui au développement du statut de l'autoentrepreneur au Maroc. La Déclaration qui a sanctionné cette réunion, tenue sous la co-présidence du chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, et du Premier ministre français Edouard Philippe, relève que la France et le Maroc ont décidé de la mise à disposition de financements au profit de l'assistance technique pour le Fonds Innov Invest géré par la Caisse centrale de Garantie, mobilisés pour encourager et financer l'émergence d'entreprises innovantes, et de continuer à encourager leurs échanges commerciaux et les projets d'investissements croisés, dans le cadre de la promotion des relations économiques équilibrées. De nouveaux secteurs, comme la santé, le développement d'infrastructures urbaines ou l'agroalimentaire sont propices au renforcement des échanges bilatéraux. L'initiative de l'AFD en faveur du développement de l'e-santé et du Partenariat Public Privé dans le domaine de la santé contribuera à créer un environnement économique favorable, selon la même source. Dans le domaine agricole, la France a réitéré son soutien aux plans Maroc Vert et Halieutis et au dispositif de modernisation des industries du secteur de la pêche, ainsi que son souhait d'intensifier les projets bilatéraux de coopération en matière de savoir-faire et d'équipements. A cet effet, les deux pays vont préparer le renouvellement de l'accord-cadre de coopération dans les domaines de l'organisation et du pilotage des filières agricoles et halieutiques. La Déclaration souligne aussi que la France continuera également à accompagner le Maroc dans ses projets structurants, en particulier les projets de développement du transport et d'un écosystème ferroviaires, se félicitant de la signature, le 9 octobre 2017, de l'accord de prêt d'un montant de 80 millions d'Euros, accordé par l'AFD à l'Office national des chemins de fer (ONCF), en vue de financer la dernière tranche du projet de la Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca. Les deux pays proposent, dans ce domaine, la création d'un Club LGV pour poursuivre la coopération ferroviaire après la mise en service de cette ligne. La France a également confirmé le grand intérêt qu'elle porte au développement du réseau de tramway de Casablanca et de Rabat, saluant la signature de la convention de prêt souverain de 40 millions d'euros, accompagné d'une subvention de 400.000 euros entre l'AFD et la Société de transport de Rabat-Salé (STRS), pour le financement de l'extension de la ligne 2 du tramway de Rabat-Salé, et de la Convention entre l'AFD et Casablanca Transport d'un prêt de 30 millions d'euros assorti d'une subvention de 500.000 euros. La France et le Maroc continueront par ailleurs à coopérer dans le secteur des transports, comme en témoigne notamment la signature de deux déclarations d'intention pour renforcer la coopération dans les domaines maritime et portuaire et contribuer au développement de l'industrie navale au Maroc, rappelant l'importance du développement de lignes maritimes entre le Maroc et le Sud de la France, en particulier entre les ports de Sète et de Tanger Med. Dans le domaine du transport routier international, Rabat et Paris sont également convenus de réexaminer le niveau des quotas d'autorisation de transport international routier entre le Maroc et la France, et de réunir à cet effet la Commission Mixte en matière de Transport International Routier entre les deux pays. Cette réunion se tiendra à Paris, au premier trimestre 2018.