280 millions d'euros pour financer des projets de développement La Réunion de haut Niveau franco-marocaine qui se tient les 12 et 13 décembre au Maroc, devait être marquée par la signature de quatre conventions de prêt d'un montant de 280 millions d'euros, consentis par l'Agence française de développement (AFD) pour financer des projets de développement au Maroc, a-t-on appris auprès de l'AFD à Paris. «L'AFD continuera ainsi d'accompagner le Maroc, son principal partenaire, sur des sujets aussi cruciaux que le transport urbain, la redynamisation des ports régionaux, la compétitivité des technopoles ou la formation professionnelle», a déclaré à la MAP, le Directeur Général de l'AFD, Dov Zerah. «Ces signatures illustrent le partenariat d'exception que la France et le Maroc souhaitent renforcer, au service d'une compétitivité partagée», a estimé M. Zerah qui représente son Agence à cette importante rencontre maroco-française à Casablanca, puis à Rabat. Ces prêts sont destinés à financer la première ligne de tramway de Casablanca, la construction de deux agropoles (Berkane et Meknès), le parc Haliopolis d'Agadir, le renforcement du réseau de transport d'électricité et la redynamisation des ports régionaux, selon l'AFD. S'y s'ajoutent trois protocoles d'accords en matière de soutien à la formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, la formation professionnelle dans le secteur aéronautique et le parrainage de partenariats entre technopôles marocains et pôles de compétitivité français, notamment Rabat Technopolis et Sofia Antipolis. D'un montant de 23 millions d'euros, le premier prêt est accordé à la société Casa Transports, qui bénéficie de la garantie de la Commune Urbaine de Casablanca, actionnaire majoritaire, pour financer partiellement les investissements relatifs à la mise en exploitation de la première ligne de tramway à Casablanca (30 km). Ce concours, le premier accordé par l'AFD à une «société de développement local» (SDL), vise à «promouvoir l'économie mixte comme option alternative de gestion des services publics entre la régie et la gestion déléguée». D'une valeur de 150 millions d'euros, le deuxième prêt est accordé à MEDZ, filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), spécialisée dans l'aménagement de zones industrielles et touristiques. L'AFD accompagne MEDZ dans son rôle d'aménageur-développeur de plateformes industrielles intégrées, au niveau des pôles de compétitivité régionaux autour de produits agricoles ou halieutiques: les agropoles de Berkane et de Meknès (Plan Maroc Vert) et le parc Haliopolis d'Agadir (Plan Halieutis). Son prêt à MEDZ, sécurisé par une garantie de la CDG, se décompose en un financement global de son programme d'investissement 2011-2015 à hauteur de 50 millions d'euros et le refinancement, pour 100 millions euros, d'emprunts déjà contractés pour financer les premiers investissements «afin de réduire l'endettement de MEDZ auprès des banques locales et ainsi permettre à d'autres filiales de la CDG d'accéder à des prêts bancaires locaux».MEDZ bénéficie, par ailleurs, de l'appui de l'AFD sous forme d'une subvention de 500.000 euros, destinée en partie à mettre en place des partenariats entre ses technopoles et des pôles de compétitivité français pour bénéficier des meilleures pratiques à l'international. La «mise en route» de ces partenariats est formalisée par la signature d'un protocole d'accord entre MEDZ et l'AFD d'une part, et de deux conventions de partenariats d'autre part: l'une concerne le partenariat Rabat Technopolis/Sophia Antipolis (près de Nice) dans le cadre de la mobilisation de la recherche et de l'appui aux entreprises innovantes, et l'autre sera signée par MEDZ, ADER Méditerranée et ACIM pour le développement, l'innovation et la création d'entreprises à partir des plateformes industrielles intégrées. La troisième convention concerne un prêt de 50 millions d'euros en faveur de l'Agence Nationale des Ports (ANP) pour le financement de son programme d'investissement tendant à redynamiser les ports régionaux. Les réalisations concernent la réhabilitation des infrastructures dans plusieurs ports (Agadir, Cala Iris, Jorf Lasfar, Nador/Béni Nsar, Safi) ainsi que l'extension du port de commerce d'Agadir et les études de requalification du port de Kénitra. A Agadir, l'extension du port de commerce permettra la mise en place d'une concession avec un opérateur privé. Le financement de ce programme sera assuré, en plus du prêt de l'AFD accordé «sans la garantie du Royaume», d'une ligne de crédit des banques locales et une part d'autofinancement. Une subvention de 300.000 euros a déjà été accordée par l'AFD pour accompagner l'ANP dans son plan d'action environnemental et social. La convention de prêt conclue avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) porte sur un montant de 57 millions d'euros. Ce concours de l'AFD finance le programme d'investissement 2011-2013 de l'ONEE destiné à renforcer le réseau de transport de l'électricité. L'objectif étant de «sécuriser le réseau» (haute et moyenne tension) et de raccorder notamment les nouvelles unités de production solaire (Ouarzazate) et éolienne. L'AFD est chef de file des bailleurs européens (engagements cumulés de 348 millions d'euros) et, à ce titre, assure la gestion de la subvention de la Commission européenne accordée dans le cadre de la Facilité d'Investissement pour le Voisinage (FIV). Avant la conclusion de ces nouveaux accords, le Maroc était le premier partenaire de l'AFD, avec plus de 2,7 milliards d'euros engagés, depuis le démarrage il y a 20 ans de ses activités dans le Royaume où elle soutient différents projets de développement (infrastructures, assainissement, électrification rurale, transport urbain, formation professionnelle, Plan vert, Solaire etc.