Les taux restent bas et les prix de l'immobilier sont relativement stables. Le déstockage reste le facteur déterminant dans la fixation des taux. Une reprise est toutefois attendue en 2018.
L'achat d'un logement est l'une des principales priorités des Marocains. Le plus souvent, les acquisitions se négocient par un crédit bancaire. Depuis 2 ans, les taux d'intérêt des prêts immobiliers se sont inscrits dans un trend baissier, suivant en cela l'évolution du taux directeur fixé par Bank Al-Maghrib. La concurrence entre les organismes de financement a permis de donner davantage d'ampleur à la baisse des taux. Mais ces derniers temps, on constate une certaine stabilité. Surtout après que le Wali de Bank Al-Maghrib ait adressé, en mars dernier, une lettre au GPBM rappelant à l'ordre les banques sur «la concurrence anarchique» qu'elles se livraient sur les taux. Pourtant, à en croire certains professionnels, les conditions du marché sont toujours attractives. «Il y a eu beaucoup de concurrence sur les taux. Actuellement, elle est moindre comparé à la situation d'il y a six mois, mais les taux restent très intéressants. Les banques accordent de meilleurs taux pour les bons dossiers», nous confie Yassine Lahlou, Directeur général de meilleurtaux.ma, spécialiste du courtage en prêts immobiliers. Le ralentissement du secteur de l'immobilier a, lui aussi, participé à cette détente. Mais tout laisse présager une relance de l'activité dans les mois à venir.
Equilibre autour de 4,9% et 4,5%
«C'est le moment propice pour acquérir son logement. Les taux sont très bas et les prix de l'immobilier sont stables. Il est donc facile de négocier avec les banques des taux plus intéressants. Certains organismes appliquent un taux de 4,9%, d'autres 4,5%. Il y a une sorte d'équilibre autour de cette fourchette», précise Lahlou. A cause d'un revirement de tendance, le marché de l'immobilier connaît un peu moins de production neuve. Actuellement, les ventes s'opèrent soit à partir du neuf, soit à partir des stocks. Plus les stocks vont baisser plus le marché sera susceptible de reprendre, sous l'effet d'un rééquilibrage entre l'offre des promoteurs et la demande des clients. «Aujourd'hui, l'offre immobilière est tellement supérieure à la demande que le marché a du mal à se relancer. Mais je reste confiant pour l'année 2018, qui devrait connaître une reprise. Plusieurs éléments le présagent notamment une conjoncture favorable. De toutes les façons, si les taux restent à une moyenne de 4,5% et le mouvement de déstockage immobilier se poursuit, le marché va reprendre», explique Lahlou. Une stabilité des taux des crédits immobiliers qui contraste avec le crédit conso. En effet, ce dernier a connu une guerre des prix non déclarée entre les organismes de financement où les taux ont chuté de 12% à 7%. Concernant l'immobilier, la concurrence entre les banques sur les taux d'intérêt est plus atténuée et il semble qu'ils ne descendront pas au-dessous de la barre symbolique des 4%. Une banque à capital étranger a lancé une offre dans ce sens, mais elle ne concerne, comme on dit dans le jargon bancaire, que les «bons clients». C'est-à-dire une clientèle jeune, disposant d'un salaire conséquent, opérant dans une multinationale, un organisme public ou semi-public, et qui présente un risque d'insolvabilité ou un défaut de paiement très réduit.
Déstockage : Quel impact sur les prix ? Tous les professionnels de l'immobilier parlent du déstockage comme facteur important pour la détermination du taux. En effet, le marché connaît une offre qui dépasse largement la demande, tous segments confondus, y compris le social dans les petites et moyennes villes. Dans les grandes métropoles, comme Casablanca ou Rabat, une certaine stabilité est perçue mais l'on s'oriente vers des opérations de déstockage à cause des nombreuses mises en chantier lancées ces deux dernières années.