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Flexibilité du dirham : avis d'experts
Publié dans Finances news le 22 - 05 - 2017

Finances Hebdo a recueilli l'avis de plusieurs experts internationaux sur la transition du Maroc vers un régime de change flexible. Compte-rendu.



Aleksander Berentsen, Doyen de la Faculté d'économie et de gestion, Université de Bâle en Suisse :


Finances News Hebdo : Entre autres prérequis, l'importance de l'infrastructure revient en boucle dans les différentes expériences. Plus précisément de quoi avons-nous besoin ?

Aleksander Berentsen : Assurément, il est d'une importance cruciale d'avoir un marché de monnaie qui fonctionne et un marché de change très liquide et accessible à l'ensemble des opérateurs. Je ne sais pas ce qu'il en est pour le Maroc si ce marché existe ou faut-il le développer. Disposer d'un tel marché est non seulement important pour le Maroc, mais également pour la Suisse.
Par exemple, pendant la crise financière de 2008, on n'avait pas de problèmes aussi bien économiques que financiers. Justement parce qu'on a un marché de monnaie qui marche parfaitement. Sachant que dans d'autres pays, ces marchés ont arrêté de fonctionner, aggravant la chose.

F. N. H. : Dans un régime de change flexible, quels sont les risques que pourraient encourir les opérateurs économiques en cas de forte fluctuation de la monnaie ?

A. B. : Dans un régime de change flexible, la monnaie peut foncièrement baisser comme elle peut augmenter. Pour se prémunir, les opérateurs pourraient faire des opérations de hedging. S'ils optent pour le hedging, ils pourront bénéficier d'un taux fixe. En Suisse, beaucoup de sociétés exportatrices recourent à cette stratégie afin de pouvoir bénéficier des prix fixes. Elles achètent des Euros ou des Dollars en avance sur le marché. D'où l'importance d'un marché qui fonctionne bien.
Actuellement, c'est Bank Al-Maghrib qui protège les opérateurs des fluctuations de change. Mais avec la flexibilité, ils seront appelés à réfléchir à comment gérer ces fluctuations.

F. N. H. : Les opérateurs ont l'impression qu'ils seront désormais livrés à eux-mêmes. Pouvez-vous les rassurer en citant quelques avantages de la flexibilité du régime de change ?

A. B. : En fait, il y a plus d'avantages que de risques dans cette flexibilité. Comme nous l'avons vu, au Maroc, comparativement à d'autres pays, les investissements directs étrangers (IDE) restent faibles. Justement, un investisseur qui injecte son argent dans l'économie marocaine, doit être rassuré qu'il peut sortir à tout moment. Avec la flexibilisation et la libéralisation du compte en capital, des investisseurs étrangers et même marocains seront intéressés par l'investissement au Maroc. Ces IDE auront bien entendu un impact favorable sur la croissance économique du pays. ■


Carlos Lenz, Directeur des Affaires économiques à la Banque Nationale Suisse :

La Banque Nationale Suisse (BNS) a flexibilisé son taux change en 1973, suite à l'effondrement du système de Bretton Woods. Depuis, elle a poursuivi une politique monétaire axée sur la stabilité des prix. En 1999, la BNS a lancé sa stratégie de politique monétaire compatible avec une définition de la stabilité des prix, une prévision d'inflation à moyen terme et une marge de fluctuation assignée au Libor pour dépôts à trois mois. Depuis l'avènement de la crise financière, l'expérience suisse a montré qu'une petite économie ouverte peut être amenée à rencontrer occasionnellement des difficultés pour maîtriser l'inflation.
Lorsque la politique monétaire conventionnelle est sous la contrainte et que la monnaie est surévaluée en raison d'un important flux de capitaux, cela peut donner lieu à des effets temporaires néfastes sur l'inflation. Face à une telle situation, la BNS a appliqué des mesures non-conventionnelles afin de contrer cette situation et assurer in fine la stabilité des prix.



Anita Angelovska Bezhoska, vice-gouverneur de la Banque nationale de la République de Macédoine

La Banque nationale de la République de Macédoine (BRNM) adopte depuis plus de deux décennies un régime de change fixe. Comme la plupart des autres économies de l'Europe Centrale et de l'Europe du Sud qui ont fait face à des tensions inflationnistes au début de la transition, la BNRM a adopté une stratégie du taux de change fixe tout en veillant à la stabilité macroéconomique. Ce régime de change est jugé optimal compte tenu des caractéristiques de l'économie macédonienne, petite économie ouverte avec des flux commerciaux importants avec l'UE, ainsi que l'entrée dans la zone Euro en tant que point d'ancrage important, au fil des années. Le processus de libéralisation du capital a été progressivement mis en œuvre dans le cadre de l'accord avec l'Union européenne sans faire face à des flux de capitaux élevés et volatils, ce qui a permis de garantir l'indépendance de la politique monétaire. Néanmoins, l'ouverture financière croissante et les perspectives d'entrées massives de capitaux suggèrent que les évolutions futures pourraient être difficiles.
Ainsi, en veillant au maintien des fondamentaux et des mesures macro prudentielles efficaces, ainsi que l'amélioration continue du dispositif analytique de la Banque centrale, il semble possible de pouvoir relever la majorité des défis à venir.


Rédouane Taouil, professeur agrégé des Universités et membre de l'Académie Hassan II

En tant que modus operandi de la politique monétaire prôné par le nouveau consensus macroéconomique, le ciblage de l'inflation implique que l'objectif quantifié d'inflation constitue l'ancre nominale unique des procédures et décisions de la Banque centrale. La flexibilité du taux de change est tenue, dans cette stratégie, pour une condition nécessaire à la promotion de la crédibilité institutionnelle et à la construction de la stabilité macroéconomique. Pour autant, le modèle de base du nouveau consensus, dont l'approche d'équilibre dynamique et stochastique est la pierre angulaire, n'intègre pas le rôle du change dans l'équation de demande agrégée et la courbe de Phillips, ni dans la fonction de réaction des autorités monétaires. Le débat sur l'extension de cette grille d'analyse aux économies émergentes a conduit à s'interroger sur le statut à conférer au change dans le programme de la Banque centrale et, partant, dans la détermination de la trajectoire du taux d'intérêt par le biais de la règle de Taylor. Certaines analyses (F. Mishkin et M. Savastano 2001; F. Mishkin et K. Schmidt-Hebbel 2001; J. Taylor 2001; M. Woodford 2003) estiment que le décideur monétaire, étant affranchi de la contrainte de change, doit accorder la priorité à la maîtrise de la volatilité de l'inflation et de l'activité. Dans ce contexte, le mouvement du taux de change participe à la maîtrise de l'inflation à travers les ajustements aux objectifs d'inflation et d'activité. Il s'ensuit que cet instrument est utilisé en cohérence avec l'aptitude du flottement à assurer l'absorption des chocs. A l'opposé, d'aucuns (L. Ball 1999; L. Svensson2000) suggèrent l'adjonction d'une équation qui exprime le comportement du taux de change en considérant que celui-ci est un canal fondamental de transmission de la politique monétaire dans une petite économie ouverte. Ce faisant, ils reformulent la fonction de demande, la courbe de Phillips et la règle de Taylor par l'intermédiaire de la parité du taux d'intérêt non couverte. L'objet de la conférence est de partir des termes de ce débat pour examiner, selon les critères de cohérence et d'envergure (T. Kuhn 1990), la capacité du modèle de base du nouveau consensus à accueillir au sein de sa structure analytique la question du change.


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