Les intelligences rebelles semblent s'être subitement réveillées. Depuis la naissance de ce fameux «Mouvement du 20 février» qui exige, entre autres, plus d'équité et de justice sociales, les mouvements de protestations se multiplient. Simple coïncidence ou effet d'entraînement ? En tout cas, si les exigences de réformes étaient beaucoup plus globales au début, la masse populaire n'hésitant pas à battre le macadam, banderoles bien en vue, actuellement, les mouvements de protestations sont devenus plus ciblés, pour ne pas dire sectoriels. Au point que certains observateurs crient à la surenchère. Enseignants, greffiers, médecins, infirmiers, fonctionnaires des communes…, beaucoup de corps de métiers sont, en effet, en conflit ouvert avec leur ministère de tutelle. Grèves et débrayages sporadiques se succèdent ainsi, mettant à mal le fonctionnement de plusieurs services publics. Au grand dam des citoyens, pris en otage par les revendications parfois justifiées des uns et les arguties brandies par les différents ministres de tutelle. Ces grèves à répétition dans ces établissements névralgiques pénalisent évidemment la bonne marche de l'économie nationale dans son ensemble. On imagine par exemple le préjudice que peut subir un entrepreneur qui suspend ses activités en attendant que son dossier soit vidé par la Justice ou encore un investisseur qui attend de pouvoir faire légaliser un document pour enfin démarrer son projet. Tout cela constitue un manque à gagner énorme pour l'économie. Aujourd'hui, plus que jamais, et au moment où le Maroc aborde une phase décisive de son histoire politique et économique, l'heure est à la retenue… et au discernement. Sans remettre en cause la légitimité de tous ces mouvements d'humeur, il faudrait néanmoins privilégier la voie du dialogue constructif et de la concertation. Car les bras de fer récurrents et les diatribes par presse interposée, n'ont jamais résolu les conflits sociaux. Au meilleur des cas, ils les empirent. A bon entendeur…