Le nombre de cartes bancaires marocaines en circulation a dépassé les 7 millions en 2010. Le taux de fraude constaté est extrêmement faible, de l'ordre de 0,05%, plus faible encore que la moyenne mondiale. Le nombre de transactions et les montants restent orientés à la hausse pour le 1er trimestre 2011, par rapport à la même période en 2010. Ismaïl Bellali, Directeur général adjoint du CMI (Centre monétique interbancaire), fait le point. - F.N.H. : Comment se porte le marché des cartes bancaires ? - Ismaïl Bellali : Très bien ! Le nombre de cartes bancaires marocaines en circulation a dépassé les 7 millions en 2010. La progression d'année en année est forte et régulière. L'usage de la carte se répand grâce aux efforts de la communauté bancaire qui encourage ses clients à se doter de cartes. Chaque compte ouvert est systématiquement accompagné par la délivrance d'une carte, sans parler de la multiplication des produits à base de cartes prépayées. L'usage de la carte s'améliore également avec plus de transactions aussi bien chez les distributeurs que chez les commerçants dotés de TPE, ou encore des sites marchands offrant la possibilité du paiement en ligne. - F.N.H. : Croyez-vous que le mode d'achat des bancarisés a changé ? - I. B. : Tout à fait. Il est clair que les consommateurs bancarisés ont moins recours au chèque et utilisent davantage la carte bancaire. L'avènement des sites marchands avec le paiement en ligne a apporté également un changement du mode d'achat des consommateurs. - F.N.H. : Quelles sont les raisons qui pourraient inciter le consommateur à recourir au paiement par carte bancaire ? - I. B. : Le carte comme moyen de paiement apporte de multiples avantages, tant au consommateur porteur de carte qu'au commerçant. Le plus important pour le consommateur, à mon avis, est l'accès direct en tout temps à ses disponibilités sur le compte bancaire. La commodité de cet outil de paiement et sa sécurité renforcée en font assurément un moyen de plus en plus prisé par les consommateurs. - F.N.H. : Côté sécurité, croyez-vous que le consommateur marocain a plus confiance avec ce mode de paiement ? - I. B. : La sécurité des transactions par cartes bancaires est une préoccupation permanente du CMI, qu'elles soient réalisées sur TPE chez les commerçants ou en ligne sur des sites marchands. Elle est un facteur clé pour le développement de l'usage des cartes bancaires marocaines en paiement. Grâce aux procédures et aux outils de surveillance mis en place par le CMI et une équipe très bien formée, le taux de fraude constaté est extrêmement faible, de l'ordre de 0,05%, plus faible encore que la moyenne mondiale. La migration de la carte à piste magnétique vers la carte à puce, qui est en train d'être généralisée graduellement par toutes les banques, rehausse le niveau de sécurité des transactions avec la saisie du code confidentiel au moment du paiement sur TPE. La perception du consommateur marocain a évolué positivement quant à la sécurité de ce moyen de paiement qu'est la carte bancaire. - F.N.H. : Quel bilan faites-vous de l'année 2010 et comment estimez-vous l'année en cours en terme d'évolution? - I. B. : Nous pouvons parler d'un bon cru pour l'activité monétique nationale en 2010. Le nombre d'opérations par cartes bancaires (locales et étrangères) au Maroc, a atteint au terme de l'année 2010, 158 millions d'opérations pour un montant global de 139 milliards de DH. Ce montant est en progression de 17% par rapport à l'année précédente. Le 1er trimestre 2011 a enregistré 44,7 millions d'opérations pour un montant global de 38,1 milliards de DH, marquant une progression de 22,5% par rapport au 1er trimestre 2010. L'activité propre au CMI et qui demeure son activité majeure, à savoir le paiement par cartes bancaires auprès des commerçants, a enregistré en 2010 13,4 millions d'opérations de paiement, pour un montant global de 11,9 milliards de DH, en progression de 24,3% par rapport à l'année 2009. Tous les indicateurs sont au vert et marquent des progressions à deux chiffres en 2010 par rapport à 2009, illustrées par l'encours des cartes bancaires émises par les banques marocaines, les guichets automatiques installés, les nouveaux commerçants équipés, les sites marchands, … L'année en cours a très bien débuté avec un mois de janvier excellent. Les mois qui ont suivi ont été moins bons. Cela est dû aux événements extérieurs qui ont marqué l'activité monétique nationale. En effet, plus de 45% des paiements par cartes bancaires au Maroc demeurent le fait de cartes étrangères, touristes, hommes d'affaires étrangers ou Marocains du monde tout simplement, et par conséquent tout flanchement de tourisme a un impact sur l'activité. Ceci étant, le nombre de transactions et les montants restent orientés à la hausse pour le 1er trimestre 2011 par rapport à la même période en 2010.