Entretien avec M. Mouaâd Jamaï, Directeur du CRI du Grand Casablanca En vue d'assurer son rôle conformément aux orientations du Souverain, le CRI de Casablanca a axé ses efforts durant la première année sur la simplification des procédures, la banalisation de l'acte de création d'entreprises... Aujourd'hui, le Directeur du CRI de Casablanca, M. Mouâd Jamaï, annonce que des avancées notables ont été enregistrées en la matière. Q : Le Centre régional d'investissement de Casablanca vient de boucler sa première année. Quel bilan pouvez-vous nous faire de son activité ? R : Inauguré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 23/08/02, le CRI de Casablanca a bouclé sa première année avec un bilan très positif qui nous encourage à aller de l'avant, étant conscient que beaucoup de choses restent à faire. La première année a été consacrée à la mise en place de cette nouvelle structure et au développement des outils de travail. Sur les deux principales missions dévolues au CRI par la lettre royale du 9 janvier 2002, à savoir l'aide à la création d'entreprises et aux investisseurs, la priorité a été donnée cette année à la simplification des procédures, à la banalisation de l'acte de création d'entreprises, au développement des systèmes d'informations « e-crea » pour la création des entreprises en lignes, et « e-invest » pour le traitement et le suivi des dossiers d'investissement déposés au CRI. C'est ainsi que le délai de création est aujourd'hui de 48 heures. En effet, 1873 entreprises ont été créées et plus de 200 projets d'investissement traités à travers le CRI en 2003. Il faut noter que ces résultats sont le fruit de la collaboration de toutes les administrations concernées, soit par l'acte de création, soit par les différentes autorisations. Q : Peut-on savoir quels types de problèmes a rencontrés le CRI dans l'accomplissement de sa mission, à savoir la promotion de l'investissement dans la ville de Casablanca ? R : Il est clair que l'assistance dans les démarches administratives deviendra rapidement secondaire du fait même de la simplification des procédures et de la coordination déjà instaurée ou en cours avec les différentes administrations. Il est évident qu'il existe encore certaines résistances au changement et que la coordination avec les différentes administrations ne se fait pas toujours de la manière idoine. De plus, certaines procédures nécessitent pour leur simplification des textes réglementaires ou parfois la modification de lois existantes, ce qui retarde la mise en place de nouvelles procédures. Le foncier, encore cher, constitue lui aussi une entrave à l'investissement. Là encore, de nombreuses mesures ont été prises pour tirer les prix vers le bas, que ce soit au niveau des terrains réservés à l'habitat social ou ceux réservés aux industries. Pour l'année 2004, le CRI s'est fixé comme objectifs de ramener le délai de création d'entreprises à 24 heures, de banaliser cet acte par la mise en service de la création d'entreprises en ligne à travers les institutionnels. Mais au-delà du volet procédural, le CRI entreprend de nombreuses mesures pour l'incitation à la création d'entreprises et par conséquent, la richesse. Q : Le CRI a permis de réduire les tracas administratifs qui bloquaient l'investisseur dans toutes ses démarches. Peut-on savoir aujourd'hui jusqu'à quel point vous avez pu contribuer à l'amélioration de la formation brute du capital fixe dans la capitale économique ? R : Le CRI participe à la mise en place d'une vision pour le développement de la région du Grand Casablanca axée sur l'amélioration de l'attractivité de cette région, et s'appuyant sur les principaux atouts que sont : Une situation géographique privilégiée ; un tissu économique et industriel performant et surtout offrants de nombreuses possibilités d'expansion et d'amélioration ; des infrastructures aux normes internationales (aéroports, ports, autoroutes etc) ; une main-d'uvre hautement qualifiée ; des structures de formation variées et de pointe (universités, grandes écoles, Centres de formation professionnelle, etc.) ; un mode de gouvernance décentralisé et cohérent ; une activité de loisirs et culturelle développée et variée... Q : Quels sont vos projets pour l'année 2004 ? R : L'une des entraves à la mise en place d'une stratégie de développement régionale est l'absence de données et de statistiques régionales et fiables. C'est ainsi que le CRI, en partenariat avec d'autres administrations, les opérateurs économiques et financiers et en collaboration avec les universités et grandes écoles, a entrepris la mise en sur place d'un observatoire de l'économie régionale qui comprendra, entre autres, toutes les données sur la création et la vie des entreprises, les évolutions sectorielles, l'identification des niches porteuses et une banque de projets bancables représentants de réelles opportunités d'investissement. Enfin, il est important de signaler que le CRI de Casablanca, pour l'accomplissement de ses missions et pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés, bénéficie du soutien du wali de la région du Grand Casablanca et de l'ensemble des autorités gouvernementales.