Le continent présente un potentiel important de développement agricole. L'OCP est résolument déterminé à investir le continent africain. L'utilisation des engrais reste limitée à une moyenne de 8 kilos par an et par hectare, alors qu'elle est de 20 kilos en moyenne dans le monde. “Donnons à la terre la force de nourrir les homme”, tel est le slogan de la Conférence pour le développement de l'agriculture en Afrique. Les engrais et les fertilisants sont des éléments clés pour réussir la révolution. Le continent, vu sa faible mécanisation et l'utilisation réduite des nouvelles techniques, présente un potentiel important en matière de développement du secteur. La conférence organisée dernièrement à Marrakech a regroupé plusieurs experts du secteur agricole ou des engrais, venant notamment d'Afrique. Elle a été initiée par l'OCP, un acteur mondial dans le domaine. Outre sa vocation industrielle et commerciale, l'Office est animé par une responsabilité sociale et humanitaire. «Nous ne pourrons rester insensibles à la grave crise alimentaire de 2008 et aux nombreux débats autour de la nécessaire révolution verte en Afrique. L'OCP est résolument engagé pour encourager le développement de la fertilisation dans le continent africain, une révolution qui passe par une meilleure diffusion et utilisation des engrais», a expliqué Mostafa Terrab, PDG de l'OCP. La faible utilisation des engrais en Afrique s'explique par la question de leurs coûts qui ne cessent d'augmenter face à des revenus en quasi-stagnation, d'autant plus qu'il n'existe, en moyenne, qu'un ou deux distributeurs par pays, relevant que si le marché n'est ni structuré ni facile d'accès, l'OCP a décidé de s'engager dans son développement. «Cette préoccupation morale est complétée par une préoccupation économique. Si le continent a offert, jusqu'ici, de très faibles débouchés pour la commercialisation des engrais, il représente, aujourd'hui, un très fort potentiel à condition d'adopter la bonne stratégie», a indiqué Mohamed Ibnabdeljalil, Directeur exécutif du pôle commercial du groupe OCP. Il a rapporté qu'«il est primordial d'augmenter la productivité et la production agricole en Afrique et de ralentir la dégradation des sols, phénomène extrêmement coûteux, tant en termes humains qu'environnementaux». Il faut rappeler que cette conférence a permis d'échanger l'expérience entre les producteurs, importateurs, distributeurs et détaillants d'engrais dans le continent. Elle a connu la participation de producteurs d'engrais, négociants, distributeurs, scientifiques et organismes de développement d'Afrique et d'experts internationaux. Les études ont montré que l'agriculture africaine est à deux vitesses : d'une part, les cultures vivrières, comme le riz, les céréales, le maïs qui sont faiblement fertilisés. D'autre part, les cultures destinées à l'export comme le caco, le café, le coton, le tabac ou le thé qui connaissent un fort taux de fertilisation. Malgré ce niveau, la consommation d'engrais demeure globalement faible avec une moyenne de 8 kilos seulement par an et par hectare, contre 20 kilos en moyenne dans le monde. Les conséquences sur l'environnement sont aussi catastrophiques. Les sols faiblement fertilisés s'épuisent très vite. Du coup, l'agriculteur défriche de nouvelles terres. Il en résulte de graves phénomènes de déforestation. La très faible utilisation des engrais en Afrique explique en grande partie le manque de compétitivité. Quelques pays du continent tentent de relever le défi de la révolution verte pour augmenter la fertilité des terres. 19 pays ont mis en place des plans pour accélérer leur croissance agricole annuelle de 6%. Cependant, les experts estiment que ce continent a besoin de 32 à 39 Mds de dollars par an pour réaliser le plein potentiel économique de son secteur agricole. Les pays africains avaient élaboré une stratégie afin de renforcer l'utilisation des engrais. L'objectif spécifique était de multiplier la consommation au mois par six à l'horizon 2015. C.J. * Programme : Quatre objectifs pour les dix années à venir La révolution verte en Afrique est un projet de longue haleine nécessitant au moins un programme étalé sur 4 ans. Pour ce faire, le Groupe a élaboré un plan en quatre objectifs devant être réalisés progressivement. Le premier est de contribuer à créer un marché d'engrais viable et soutenu, tandis que le deuxième réside dans la volonté du groupe de conquérir et de conserver la place de premier fournisseur d'engrais phosphatés en Afrique. En troisième lieu, le groupe OCP ambitionne de devenir un des leaders de la coopération Sud-Sud, en favorisant une approche de partenariat public/privé incluant à la fois décideurs et acteurs privés et, enfin, il affiche sa détermination à consacrer sa position en Afrique auprès des fondations de donateurs internationaux, des fermiers et des firmes agri- business, donc des acteurs qui constituent le marché de l'agriculture du continent.