La CIMR a organisé récemment une journée de formation au profit de la presse. Gouvernance, fonctionnement, gestion financière… étaient au menu. C'est récement que la Caisse privée de retraite, CIMR, organisait une rencontre avec la presse. Le but n'était pas de communiquer sur un produit, les réalisations de la Caisse ou sur la signature d'une convention, mais surtout d'aider la presse à se familiariser avec ce secteur. «Il s'agit d'une demande ayant émané d'un bon nombre de vos confrères, parce qu'il faut dire que la retraite est un domaine assez particulier», annonce K. Cheddadi, président de la CIMR. En tant que presse spécialisée, nous ne pouvons qu'apprécier un tel acte. Le programme de cette journée était très riche et se divisait en deux parties. La première était consacrée à la compréhension de la retraite et à la gouvernance d'un régime; et la seconde était axée sur la gestion financière et sur le fonctionnement du régime CIMR. Comme l'a expliqué A. Janani, actuaire, Directeur de l'exploitation, «la retraite est l'opération par laquelle une personne répartit ses revenus d'activité entre la période d'activité et celle de cessation d'activité». Le soin de gérer la retraite est confié à une institution de retraite. Ce qu'il importe de savoir, c'est qu'elle se distingue des autres formes de l'épargne par la quasi absence de risque d'investissement et par la prise en charge par l'institution de retraite du risque viager. Aussi, on distingue entre, d'un côté, régimes obligatoires et facultatifs et, de l'autre, entre régimes de base et complémentaires. Le régime de base couvre la majorité de la population et garantit les prestations minimales. Il élimine la pauvreté. Le régime complémentaire complète la pension du régime de base pour se retrouver avec un niveau proche de celui durant l'activité. En matière de prestations, on retrouve les régimes à prestations définies. Il n'y a pas d'aléa sur le montant de la pension future et le taux de remplacement à la retraite est défini à l'avance. On parle ici surtout d'une obligation de résultat. Les taux de cotisation doivent s'ajuster en fonction des paramètres du régime pour faire face au paiement des prestations. D'après A. Janani, ces régimes sont généralement déficitaires et difficilement pilotables, car il est difficile d'anticiper le taux de cotisation nécessaire à l'équilibre, et une hausse importante du dernier salaire peut augmenter significativement le niveau de la pension qui peut être déconnectée de la carrière. Dans la seconde catégorie, à savoir les régimes à cotisations définies, seul le niveau de cotisation est connu. Le montant de la pension future est une conséquence du niveau de cotisation choisi et de la carrière. Les pensions perçues ne dépendent plus du ou des derniers salaires, mais de toute la carrière. Le taux de remplacement des retraites est fortement corrélé aux cotisations versées. Il s'agit de régimes adaptés au financement par répartition et par capitalisation. Ils représentent la tendance actuelle en matière de régimes à mettre en place. Leur avantage est qu'ils sont pilotables. Il existe également d'autres régimes tels que les régimes en points, en annuité et les comptes notionnels. En matière de financement, les deux systèmes existants sont la répartition et la capitalisation. Il existe par ailleurs une infinité de solutions intermédiaires situées entre ces deux limites. Ce sont les systèmes de financement mixtes. A noter que le mécanisme baptisé «comptes notionnels» est une conception purement suédoise. Sa mise en place a nécessité 14 ans, car il s'agissait d'un changement complet du système d'assurance vieillesse. Parmi les avantages du système à comptes notionnels suédois, on note la pérennité de l'équilibre financier en se basant sur des taux de cotisations élevés, mais stables à l'avenir, une préservation de l'équité intergénérationnelle, l'existence d'une pension minimum aux personnes âgées les plus modestes avec un financement transparent. Et pourtant, il a été impacté par la récente débâcle financière. Et pour conclure, A. Janani a rappelé les différentes étapes par lesquelles est passée la réforme de la retraite au Maroc, le diagnostic des régimes existants… Aujourd'hui, le rapport du cabinet d'étude est toujours en cours d'analyse par la Commission technique à cause de l'urgence de la CMR pour qui, à partir de 2012, les engagements vont dépasser les recettes. La Commission technique envisage dans un premier temps d'adopter les réformes paramétriques immédiates pour les régimes de la CMR, du RCAR et de la CNSS et de reporter la réforme systémique à 2016 (voir www.financesnews.press.ma).