Les premiers résultats annuels des sociétés cotées commencent à tomber. Maroc Telecom s'illustre déjà en affichant de bonnes performances au titre de l'exercice 2010 (voir page 14), au moment où Lafarge Maroc affiche des résultats en berne (voir page 12). Dès lundi prochain, le Groupe Attijariwafa bank devrait, lui aussi, rendre publics ses résultats. Les investisseurs attendent en tout cas impatiemment de voir ce que dévoileront les sociétés de la corbeille. Certaines ont d'ores déjà brisé le silence, préférant annoncer la couleur… rouge. Elles ont, en effet, préféré s'épargner les foudres du Conseil déontologique des valeurs mobilières en lançant un profit warning. Dans ce lot, on retrouve Sonasid, Taslif, Med Paper et Maroc Leasing, laquelle a choisi ses mots, préférant plutôt parler d'une revue à la baisse de ses prévisions. Que seront donc, globalement, les résultats des sociétés cotées au titre de 2010 ? Difficile de le dire pour le moment. Sauf que certaines sociétés de Bourse donnent aux investisseurs des raisons d'être optimistes. Dans ce cadre, les analystes d'Attijari Intermédiation tablent sur une croissance bénéficiaire du marché au titre de 2010 de l'ordre de 10,5%, soit un RNPG de 29,2 Mds de DH, tandis que ceux de Crédit du Maroc Capital (CDMC) prévoient une croissance bénéficiaire de 17,8% pour 2010-2011. Dans le contexte actuel, est-il légitime de se fier à ces prévisions ? Pas facile de répondre à cette interrogation, surtout qu'entre le moment où ces études ont été faites et maintenant, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. En effet, les troubles survenues en Afrique du Nord, particulièrement en Egypte et en Tunisie, où certaines sociétés cotées ont des intérêts ne risquent-ils pas de fausser la donne ? La situation incongrue en Côte d'Ivoire n'impactera-t-elle pas les intérêts marocains, surtout dans le domaine bancaire ? Certaines sociétés cotées ne seront-elles pas appelées à provisionner plus que prévu ? Si, à côté de cela, on ajoute les entreprises dont l'activité est exposée à l'évolution de la conjoncture économique internationale, il y a effectivement de quoi rester circonspect. A ce titre d'ailleurs, les regards sont d'ores et déjà tournés vers les sociétés minières, la Samir, HPS, Nexans, Cosumar, Lesieur, Sonasid, Risma et Med Paper (laquelle a déjà les mains.. dans la pâte). Alors, faut-il toujours rester optimistes ? Nous serons édifiés dans les jours à venir.