Rebelote ! Cest la période de la communication financière. Les sociétés qui font appel public à lépargne se soumettent au difficile (pour certaines dentre elles) exercice de la transparence : il faut rendre compte des résultats du premier semestre. Cest un moment particulièrement attendu par les analystes financiers. Des «fouineurs» qui décortiquent les comptes ligne par ligne pour dévoiler les vérités cachées. Les actionnaires aussi font le pied de grue, histoire de voir ce que vont leur servir ces sociétés en qui elles ont eu confiance : des dividendes ou des pertes sèches. Mais, il faut le reconnaitre, la tâche nest pas une sinécure. Pour dire que la transparence ne se décrète pas. Cest tout un processus, dont laboutissement nest pas la production de trois états comptables différents pour une seule société (un pour lentreprise, lautre pour la banque et le troisième pour le Fisc), mais dun seul qui reflète lexactitude de la situation comptable et financière de la société. Il faut donc tout vérifier, revérifier, avec, à la clé, une attestation des commissaires aux comptes comportant le moins de réserves possibles, sinon aucune. Ce nest pas également une tâche facile parce que la publication des comptes est une obligation légale à laquelle on ne peut se soustraire. Et le CDVM y veille consciencieusement. Quand bien même lon doit porter sur la place publique des résultats en berne. Aïe ! Cest sans aucun doute la contrainte la plus délicate. Pourtant, certains dirigeants osent. Que les résultats soient bons ou mauvais, ils défendent leur bilan, largumentent, le justifient et vont au-delà de la publication légale en organisant des conférences de presse. Cest assez courageux. Ils redonnent confiance aux investisseurs. Mais ça ne les dédouane pas. Car ils restent les premiers responsables des contre-performances de la société, même lorsque celles-ci relèvent plus dune conjoncture nationale et/ou internationale défavorable que dune défaillance au niveau de la gestion. Il est néanmoins dommage de constater, à chaque fois, que ce sont pratiquement les mêmes sociétés cotées qui sillustrent dans leur stratégie de communication financière : elles rencontrent, au moins deux fois par an, analystes et journalistes pour commenter leurs résultats, quels quils soient. Elles se connaissent. Elles font parler delles en ce moment dans la presse. Je me garde donc de les citer. Certaines nouvelles recrues à la cote commencent dailleurs à leur emboîter le pas : de bonnes copistes à encourager ! Mais bon, tout nest pas rose. Ce serait trop beau. Franchement, quand on réalise des centaines de millions de dirhams de chiffre daffaires et quon choisist délibérément de condenser les comptes sur une, deux, trois pages (au détriment de la lisibilité) pour payer moins de pages de pub, cest hchouma ! Le CDVM devrait peut-être penser à standardiser les formats de publication des comptes pour chaque secteur notamment. Cela éviterait certainement dutiliser des loupes pour déchiffrer certains états de synthèse publiés dans la presse.