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Résultats annuels 2008 : Le CDVM épingle la Samir
Publié dans Finances news le 16 - 04 - 2009

* Profit warning : Managem assume, la Samir se soustrait au règlement.
* L’alerte sur profit régie par des dispositions légales et par les dispositions de l’article 3 de la circulaire du CDVM n° 05/05 relative à l’information importante.
l Une émission obligataire, à fin décembre, qui fait état d’un résultat net consolidé prévisionnel de 526 MDH… pour un résultat net finalement déficitaire de 1,2 Md de DH.
l Une demande d’explications adressée par le gendarme du marché à la Samir.
l La première «grosse affaire» de Boulaknadel ?
Profit warning : terme peu usuel sur le marché financier marocain, mais qui a été remis au goût du jour par Managem un certain 14 janvier 2009. La minière lançait ainsi un profit warning (alerte sur résultats) sur ses résultats annuels 2008 impactés, entre autres, par la baisse du taux de change moyen Dollar/Dirham sur l’année (-13%), la dégradation des cours des métaux de base (cuivre, zinc et plomb) et la chute importante du cours du cobalt au second semestre. Au final, Managem se retrouve avec un chiffre d’affaires consolidé en retrait de 5,4% à 2.090 MDH, alors que le résultat net consolidé et le résultat net part du Groupe ressortent ainsi respectivement à -641 et
-589 MDH, reflétant l’évolution du résultat des activités opérationnelles (-621 MDH).
De par sa démarche, Managem a joué à fond la carte de la transparence, assumant entièrement ses mauvaises performances dans un contexte économique international pour le moins très défavorable. Il faut savoir que le profit warning n’est rien d’autre qu’une révision à la baisse des résultats initialement prévus, lesquels permettent aux investisseurs de pouvoir anticiper. Certes, cet anglicisme n’est pas une fatalité en soi, mais reste, pour les investisseurs, une alerte dommageable pour le cours du titre. Managem en sait quelque chose. Le groupe a payé cash son approche transparente initiée à l’égard des investisseurs : le cours du titre s’est déprécié de 15,4%, passant de 183,30 à 155 DH entre le 15 janvier et le 13 avril 2009, après un plus bas de 140 DH observé le 9 février. En choisissant d’être sanctionné sur le cours au lieu d’une méfiance durable des investisseurs, Managem a certes gagné en crédibilité, mais elle a beaucoup perdu en capitalisation.
Serait-ce la raison pour laquelle la Samir s’est abstenue de lancer un profit warning ? Décryptage.
L’impasse
La Samir a délibérément fait l’impasse sur le profit warning, préférant laisser aux investisseurs le soin de découvrir les résultats à l’occasion de la publication annuelle des comptes. Et l’effet surprise était au rendez-vous : des contre-performances qui se sont soldées, in fine, par un résultat d’exploitation négatif de 810 MDH et un résultat net négatif de 1,2 milliard de DH (voir page 12). A cause, entre autres, de l’évolution contrastée des cours du pétrole brut (144 dollars en juillet et 37 dollars en décembre), suivie d’une dépréciation de la valeur des stocks de l’ordre de 1,8 milliard de DH. Il faut savoir, à cet égard, que la Samir est obligée de détenir de façon permanente un stock stratégique de pétrole équivalent à un mois de consommation, auquel s’ajoute un stock outil équivalent à 15 jours de vente. Ses stocks sont ainsi valorisés selon les standards internationaux basés sur la méthode FIFO (littéralement : premier entré, premier sorti).
Mais avec une dépréciation de la valeur des stocks d’une telle ampleur, impactant conséquemment ses résultats annuels, la Samir n’était-elle pas tenue de lancer un profit warning ? A cette interrogation, le management de la société a servi une argutie assez… raffinée aux analystes et à la presse à l’occasion de la présentation des résultats annuels : «nous ne pouvions estimer la perte exacte, d’autant plus que la tendance des cours du brut pouvait se retourner la dernière semaine du mois de décembre». Alors, pourquoi ne pas avoir lancé un profit warning au mois de janvier ? «Il nous fallait attendre les conclusions de l’audit définitif des résultats», rétorquent-ils. Mince comme argument !
Et contrairement à ce que beaucoup croient, en s’abstenant de lancer un avertissement sur résultats, la Samir a fait une entorse à la réglementation en vigueur. En effet, selon le CVDM, «le profit warning est régi par des dispositions légales et par les dispositions de l’article 3 de la circulaire du CDVM n° 05/05 relative à l’information importante. Toute information importante, de quelque ordre que ce soit, doit être portée à la connaissance du public au moment où l’émetteur a pris connaissance de ladite information». Surtout lorsqu’il s’agit d’éléments susceptibles de provoquer une variation importante des cours du titre en Bourse. En cela, précise le gendarme du marché, «tout émetteur doit informer le public, dans les meilleurs délais, des faits importants non connus du public et susceptibles d’influencer le cours de ses titres en Bourse ou d’avoir une portée significative sur le patrimoine des détenteurs des titres. L’information doit être égale pour toutes les composantes du marché et les investisseurs doivent se trouver dans des conditions identiques pour accéder, au moment opportun, à toute information utile et nécessaire pour la prise des décisions d’investissement en toute connaissance de cause. Ce principe d’accès égal à l’information est également un fondement nécessaire du système de répression des délits d’initiés».
C’est en ayant constaté de tels manquements de la part de la Samir que le CDVM lui a adressé une «demande d’explications concernant les résultats publiés au titre du second semestre 2008». Cela, en vertu du cadre légal et réglementaire en vigueur qui lui octroie tous les pouvoirs nécessaires pour mener à bien sa mission de contrôle et d’encadrement de l’information et intervenir pour redresser ou sanctionner en cas de non-respect des dispositions légales et réglementaires en la matière, dans le but légitime de protéger l’épargne investie en valeurs mobilières.
Quid de l’émission obligataire ?
Le fait qui titille encore plus les intelligences rebelles a trait à l’émission obligataire de 800 MDH initiée par la Samir, et dont la période de souscription s’étalait du 25 au 26 décembre 2008. Au moment où, théoriquement, les comptes relatifs à l’exercice en question étaient pratiquement clôturés. Pourtant, dans la note d’information y afférente, les prévisions de résultat pour l’exercice 2008 font ressortir un résultat d’exploitation de 1.013 MDH (+106%) et un résultat net consolidé de
526 MDH. Ces derniers, convenons-en, sont bien loin des déficits annoncés quelque temps après. A fin décembre, date à laquelle elle a fait appel au marché, la Samir n’avait-elle pas assez de visibilité sur ses comptes ? Etait-il logique de maintenir de telles prévisions à un moment où les cours du baril de pétrole brut étaient à 37 dollars, soit une baisse de 74% par rapport à juillet ? Enfin, ces prévisions ont-elles favorablement impacté les souscriptions à l’émission obligataire ? A cette dernière question, un expert-comptable rétorque que «dans le fond, la révision des prévisions n’aurait pas impacté les souscriptions à cette émission obligataire qui est d’une maturité de 7 ans». «Ce qui s’est passé avec la Samir est un problème purement technique : la dépréciation de la valeur des stocks a certes plombé les résultats, mais de manière artificielle, puisqu’il y a un transfert technique qui se fait d’un exercice à l’autre. C’est-à-dire que les pertes d’un exercice se rattrapent en partie sur l’exercice suivant; cela a ainsi tendance à s’équilibrer d’une année à l’autre», soutient-il, ajoutant que «la validité de la note d’information n’est pas, en principe, remise en cause, surtout qu’il faut voir les facteurs de risque y figurant».
Justement, concernant le risque lié aux cours du pétrole brut, on peut lire dans la note d’information (NI) qu’«au vu de la tendance récente de baisse des cours du pétrole brut sur les marchés internationaux, un risque pour la Samir découlerait de la différence entre un coût d’approvisionnement élevé (situation prévalant durant l’été 2008) et un prix de vente indexé sur les cotations internationales qui serait inférieur». Néanmoins, poursuit la NI, «ce risque (…) est mitigé» par le fait que «les stocks de pétrole brut et de produits finis de la Samir équivalent à un mois de vente. Le risque s’en trouve donc limité à l’écoulement desdits stocks»; et, «à long terme, si la Samir peut accuser des pertes liées à la baisse des cours internationaux, la Samir tire également profit de la situation inverse, en cas de hausse de ces même cours en s’étant approvisionnée à un coût moindre».
Problème : c’est ce risque «mitigé » qui a plombé les comptes de 1,8 milliard de DH.
Transparence
Pour cet analyste du marché, «même lorsqu’elle dégageait des bénéfices, la Samir ne s’est jamais vraiment inscrite dans le jeu de la transparence; elle a toujours été avare en matière de communication financière». Selon lui, «au moment de lancer son emprunt obligataire, la Samir devait avoir suffisamment de visibilité pour se faire une opinion sur ses comptes. Et c’était du devoir et de la responsabilité du CDVM de s’assurer de la véracité des chiffres, surtout dans ce secteur aussi stratégique où les prix ont été divisés par quatre».
D’où, peut-être, l’intérêt de rendre obligatoires les publications trimestrielles, histoire de donner aux investisseurs plus de visibilité sur les performances des sociétés cotées. «Il est vrai que la publication des indicateurs trimestriels permet d’assurer une certaine régularité quant à l’information publiée et d’améliorer le niveau de transparence. Toutefois, une telle obligation ne pourrait être imposée que par la loi», précise le CDVM.
En tout cas, le marché attend impatiemment la suite qui sera donnée à cette affaire. La première «grosse» affaire de Hassan Boulknadel depuis qu’il est à la tête du CDVM.


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