* Leffervescence boursière trouve son explication, en grande partie, dans le retour en force des introductions en Bourse (10 introductions en 2006). * Le CDVM a détecté un taux moyen de retard de 35% en terme denvoi des documents réglementaires par les sociétés de Bourse. * Il a guidé plusieurs missions dinspection auprès de 9 sociétés de Bourse. Si, dhabitude, le rapport annuel (RA) du CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières) fait lobjet dune simple publication, cette année nous avons décidé de nous arrêter un instant pour le présenter dune manière formelle, en donnant une idée générale concernant lactivité enregistrée durant toute lannée», a déclaré Dounia Taârji, DG du CDVM, à loccasion de la présentation dudit rapport à la presse. Le rapport souligne que le marché boursier conforte sa tendance haussière en réalisant des performances exceptionnelles en 2006. Dans ce sens, lindice de référence de la place boursière a enregistré une hausse de 71% et la capitalisation boursière un montant de 417 milliards DH, en progression de plus de 65%. En pourcentage du PIB, cette dernière connaît une progression significative pour atteindre 82% contre 55% en 2005. Les transactions boursières ont enregistré, pour leur part, une progression de 12%. Cela a permis de porter la masse des transactions à un volume de 166 milliards de dirhams. Cette effervescence boursière trouve son explication, en grande partie, dans le retour en force des introductions en Bourse (10 introductions en 2006). Et si les investisseurs boursiers ont fait preuve dun appétit féroce durant toute lannée, la petite taille de la majorité des opérations na pas permis de satisfaire lensemble des demandes des investisseurs. En fait, les réseaux placeurs sont généralement trop grands au regard de la taille de lopération, doù une collecte massive de souscriptions, mais également une surenchère à travers loctroi de crédits pour les souscriptions. Pour restreindre ce problème, le ministre des Finances et de la Privatisation précise, en tant que Président du Conseil dadministration du CDVM, dans un mot inaugurant le rapport, que «la mise en place par le CDVM en septembre 2006 dune circulaire sur le placement, qui recommande notamment un dimensionnement de la taille du syndicat de placement adapté à la taille de lopération, et une prise de conscience par les intervenants des effets négatifs dun tel déséquilibre, devraient contribuer à corriger progressivement cette situation pour les prochaines opérations». Le contrôle du marché Dans le cadre de sa mission générale, celle de protéger lépargne investie en valeurs mobilières, le CDVM sassure du respect par les différents intervenants des obligations légales et réglementaires qui leur incombent. A ce niveau-là et assumant son rôle, entre autres celui de contrôler les sociétés de Bourses, le CDVM a détecté un taux moyen de retard de 35% en terme denvoi des documents réglementaires. Sagissant du non-respect des règles prudentielles, lannée 2006 a enregistré 46 dépassements, dont 12 uniquement ont été autorisés au préalable par le CDVM. Cette situation sexplique en grande partie par une insuffisance au niveau du dispositif de contrôle interne et au niveau de la mise en place des procédures. Il est à signaler que les dépassements non autorisés ont connu une nette augmentation par rapport à lannée 2005, sachant que la société de Bourse Attijari Intermédiation a réalisé à elle seule près du 1/3 des dépassements. Par ailleurs, et dans lobjectif dassurer un meilleur contrôle interne des sociétés de Bourse, les contrôleurs internes de ces dernières adressent au CDVM, conformément aux dispositions de larticle 5.2 de la circulaire n°06/01, un rapport semestriel de contrôle. Et pour réduire au minimum les différentes anomalies enregistrées, les sociétés de Bourse ont pris, en 2006, un certain nombre de mesures parmi lesquelles on peut citer : le renforcement des moyens humains, matériels et techniques, la mise à jour du manuel de procédures et le renforcement de la formalisation de la relation avec la clientèle. Dautre part, le CDVM a guidé plusieurs missions dinspection auprès de 9 sociétés de Bourse, à savoir Attijari Intermédiation, Alma Finance Groupe, BMCI Bourse, CFG Marchés, MSIN, Safabourse, Upline Securities et Wafa Bourse et Sogebourse. Ces missions ont visé lexamen de lensemble des activités des sociétés de Bourse, de même que la vérification de la mise en place des plans daction... Concernant les sociétés de gestion dOPCVM, le CDVM a émis lannée précédente trois circulaires fixant les règles minimales dorganisation de ces établissements. Le rapport affirme que le contrôle opéré sur les pièces de ces institutions a eu trait à la mise à jour de leurs dossiers administratifs, lanalyse des rapports des contrôleurs internes et lobligation à linformation suite à lentrée en vigueur de la circulaire n°09/06 en 2006. Dans lautre métier de gestion dactifs, celui du capital-risque, le CDVM a entamé des contacts avec les opérateurs pour présenter les apports de la récente réglementation nouvellement entrée en vigueur (loi n°41-05) et dont lapplication aux opérateurs est optionnelle. De toute évidence, la dynamique enclenchée par le CDVM devrait se poursuivre. Ce que soutient dailleurs Oualalou. Selon lui, «avec les différents projets structurants quil lance, sa démarche de proximité et dintégration progressive des meilleurs normes et pratiques internationales, le CDVM continuera à accompagner le développement du marché et à sassurer quil se réalise dans des conditions sécurisées, protégeant ainsi lépargne investie».